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Climat : le nombre d'ouragans va-t-il augmenter à l'avenir ?

L'ouragan Douglas vu par satellite le 26 juillet dans l'océan Pacifique.[NOAA / AFP]
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L'ouragan Isaias s'est abattu lundi soir sur l'Etat de Caroline du Nord, dans le sud-est des États-Unis. Un énième phénomène météorologique dévastateur qui pousse à se demander s'ils seront encore plus fréquents à l'avenir outre-Atlantique.

Isaias a ainsi lancé la saison des ouragans en Atlantique nord et cette année s'annonce tout particulièrement riche. Les chercheurs de la North Carolina State University annoncent entre 18 et 22 tempêtes tropicales dans cette région qui couvre l'océan Atlantique et les Caraïbes.

Une hausse du phénomène depuis 70 ans

Des chiffres prévisionnels bien au-dessus de la moyenne puisque depuis 70 ans, la moyenne affiche 11 ouragans par an.

Une tendance en forte hausse et qui n'indique rien de bon dans les années à venir. «Le 5e rapport du GIEC (sur le changement climatique publié en 2013), sur la base de l'analyse des observations avait conclu qu'il était certain que la fréquence et l'intensité des plus forts cyclones tropicaux de l'Atlantique nord ont augmenté depuis les années 1970», relatait déjà Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue pour le Groupe d'experts intergouvernemenal sur l'évolution du climat (GIEC), aux Échos.

Le réchauffement climatique mis en cause

Pour expliquer cette multiplication de cyclones tropicaux, le réchauffement climatique est l'hypothèse prioritaire mise en avant selon spécialistes.

«Une atmosphère réchauffée crée un environnement propice pour que les tempêtes deviennent plus fortes, plus humides et plus venteuses», explique Jill Trepanier, chercheuse en ouragan et professeur à l'université de Louisiana State.

Rappelons que ce sont les températures élevées de l'océan, jusqu'à 50-60 mètres en-dessous de la surface qui servent de carburant à ces phénomènes météorologiques hors-normes.

Moins nombreux, mais plus violents à l'avenir

Le seuil des 26°C est souvent avancé comme facteur déclencheur. «Or, ce n’est pas ce que nous suggèrent les simulations climatiques les plus fiables. Ces simulations, bien que peu nombreuses à cause du coût numérique qu’elles engendrent (il faut modéliser l’atmosphère et l’océan sur des grilles très fines), semblent s’accorder sur le fait que le nombre global de cyclones tropicaux devrait rester stable, voire enregistrer une légère baisse», avance pour sa part Fabrice Chauvin, chercheur au Centre national de recherches météorologiques, Météo France sur The Conversation.

Pour résumer, les ouragans ne seront pas forcément plus fréquents mais seront beaucoup plus intenses à l'avenir. «D'ici la fin du siècle, il devrait y avoir entre 5 et 30% en moins, précise même Fabrice Chauvin. En revanche, les catégories 4 ou 5, les plus violents, seront jusqu'à 25% plus nombreux.»

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