Une première. Ce dimanche 3 janvier, le métro de Moscou a annoncé avoir embauché des femmes conductrices, métier jusqu’à lors réservé aux hommes. En Russie, de nombreux métiers sont encore interdits aux femmes, mais le gouvernement en a allégé la liste.
Les premières conductrices de métro ont donc pris du service en ce début d’année 2021. Elles ne pouvaient exercer ce métier avant, car il était considéré comme nocif pour la santé des femmes par le gouvernement, en raison des longues durées de travail, et du fait de travailler dans les sous-sols.
Un argumentaire vivement critiqué, puisque cela n’a pas empêché des femmes de travailler pour le réseau de transport en commun de Moscou dans les services de nettoyage ou de sécurité. Désormais, grâce à l'automatisation des lignes, la profession de conductrice de train n'est plus considérée comme dangereuse pour les femmes.
Depuis la fin du régime soviétique, une liste de 456 professions interdites aux femmes était présente dans le code du Travail. Une ordonnance du ministère du travail russe, entrée en vigueur au 1er janvier 2021, a réduit cette liste de 456 professions interdites à 100. Les femmes peuvent donc désormais postuler à des emplois de conductrices de métro, de train, et peuvent travailler dans la marine russe. Les professions qui demeurent interdites pour elles sont celles nécessitant de porter des charges lourdes, celles qui relèvent de la réparation d’avion ou de la lutte contre les incendies, indique le Moscow Times.
L’Union soviétique avait introduit cette liste en 1974, afin de «protéger» les femmes et ainsi d’assurer leur capacité à faire des enfants. Une mise à jour avait été faite en 2000 par Vladimir Poutine, mais ce récent décret du ministère du Travail marque le premier véritable tournant pour le droit du travail des femmes russes.