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Meurtre d’une conseillère à Valence : Pôle emploi renforce la sécurité dans ses agences

Jeudi dernier, un ingénieur sans emploi de 45 ans a froidement abattu une conseillère dans l’agence de Valence. [PHILIPPE DESMAZES / AFP]
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En 2020, Pôle emploi a reçu plus de 9.000 signalements pour des agressions ou incivilités envers ses employés. L’établissement public va donc renforcer la sécurité dans ses agences, a indiqué mercredi la direction, une semaine après le meurtre d’une conseillère à Valence.

«Le drame de Valence va nous conduire à renforcer nos travaux pour assurer encore plus la sécurité», a déclaré Paul Bazin, directeur général adjoint lors d'un point presse, à l'issue d'un comité social et économique central (CSEC), consacré à la tragédie.

Jeudi dernier, un ingénieur sans emploi de 45 ans a froidement abattu une conseillère dans l’agence de Valence, suscitant l'«effroi» parmi les quelque 55.000 agents. D’après le directeur adjoint, «rien n'aurait permis d'anticiper et encore moins d'empêcher» ce drame.

Des agents de sécurité à l’entrée

«A court terme, nos directeurs régionaux ont la possibilité de mettre en place, lorsque la situation de l'agence le nécessite, des agents de sécurité privée qui peuvent contrôler les entrées», a-t-il notamment indiqué.

La politique de suivi des signalements d'incidents sera également renforcée et simplifiée et le dépôt de plaintes sera appuyé plus systématiquement a-t-il ajouté, évoquant aussi un renforcement de la formation des managers et conseillers ou encore une accélération des diagnostics de sûreté des agences réalisés par les forces de l'ordre.

La direction a rappelé les mesures de sécurité déjà en place, citant la formation de près de 10.000 agents à la gestion des tensions, la présence de boutons sur chaque ordinateur pour alerter en cas de problème, ou encore le système de fiches de signalement pour gérer les situations d'agression. Des demandeurs d'emploi peuvent aussi se voir interdire d'agence.

Moins de 1% d'actes de violence physique

L'opérateur public a recensé «un peu plus de 9.000 signalements» d'agressions ou incivilités en 2020, moins qu'en 2019 où le chiffre était de 10.000.

Parmi les signalements, moins de 7% concernent des menaces verbales graves et moins de 1% des actes de violence physique, le reste pouvant être des écarts verbaux ou impolitesses. L'ensemble des signalements représente 0,2% des visites (6,3 millions) en agence et moins de 0,05% des appels téléphoniques (19 millions), a souligné la direction, précisant que ces faits ont débouché sur 233 plaintes en 2020.

Pour David Vallaperta (CFDT), ces mesures annoncées vont «plutôt dans le bon sens». Le représentant du premier syndicat de l'opérateur a ajouté avoir alerté la direction sur le besoin d'un travail d'accompagnement des agents car un sentiment de peur s'est «incrusté».

Après le drame, un soutien psychologique avait été aussitôt proposé aux agents et le lendemain, les quelques 900 agences Pôle emploi étaient restées fermées.

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