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Afghanistan : les talibans suspectés d'exécuter d’anciens policiers, au mépris des promesses d'«amnistie»

Les talibans continuent d'inquiéter la communauté internationale. [Javed TANVEER / AFP]

Plusieurs ONG révèlent des cas d'«exécutions sommaires» d'anciens membres des forces de sécurité afghanes par les talibans. Le nouveau régime avait pourtant promis l'«amnistie» aux personnes ayant travaillé pour l'ancien gouvernement.

«Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état d'exécutions sommaires et de disparitions forcées d'anciens membres des forces de sécurité afghanes, comme l'ont documenté Human Rights Watch et d'autres», assurent une vingtaine de pays, dont la Grande-Bretagne et le Japon, ainsi que l'Union européenne dans un communiqué publié par le département d'Etat américain.

«Nous soulignons que les actions présumées constituent de graves violations des droits humains et contreviennent à l'amnistie annoncée par les talibans», ont déclaré les alliés occidentaux.

Cette semaine, l'ONG Human Rights Watch a publié un rapport qui, selon elle, documente «des meurtres ou des disparitions dont ont été victimes 47 anciens membres des Forces nationales de sécurité afghanes qui se sont rendus ou étaient détenus par les forces talibanes entre le 15 août et le 31 octobre». «Parmi les victimes figurent des membres du personnel militaire, des policiers, des agents des services de renseignement et des miliciens», précise HRW.

Un piège tendu par les talibans

Selon l'ONG, «les dirigeants talibans ont ordonné aux membres des unités de forces de sécurité s'étant rendues de venir s'inscrire pour obtenir une lettre garantissant leur sécurité». Mais «les forces talibanes ont exploité ces listes de noms pour procéder à la détention et à l'exécution sommaire ou à la disparition forcée de ces personnes».

Washington et ses alliés réclament des «enquêtes rapides et transparentes» pour que les responsables puissent «rendre des comptes».

«Ces informations ne sont fondées sur aucune preuve. Nous les rejetons», a déclaré le porte-parole du ministère taliban de l'Intérieur, Qari Sayed Khosti, dans un message vidéo envoyé à la presse. «Il y a eu des cas de meurtres d'anciens membres des forces de sécurité» du gouvernement renversé l'été dernier, «mais à cause de rivalités ou inimitiés personnelles», a-t-il affirmé.

Depuis leur retour au pouvoir en août, les dirigeants talibans s'efforcent d'acquérir une respectabilité internationale et promettent que leur régime est différent de celui qu'ils avaient mis en place entre 1996 et 2001.  Mais le nouveau gouvernement a continué à appliquer des punitions violentes, et les Nations unies ont exprimé leur inquiétude face aux «allégations crédibles» selon lesquelles les talibans multiplieraient les représailles envers ceux ayant travaillé pour le gouvernement déchu. 

Des responsables américains se sont entretenus avec les autorités afghanes plus tôt cette semaine et ont pointé le manque d'accès à l'éducation pour les femmes et les filles du pays. Les Etats-Unis ont également «exprimé leur profonde préoccupation concernant les allégations de violations des droits humains».

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