«Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe», a déclaré ce mardi matin le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, détaillant les différentes sanctions prises contre la Russie. Des déclarations qui ont fait réagir Dmitri Medvedev, ancien président russe, qui a menacé la France de «guerre réelle».
«Aujourd'hui, un ministre français a affirmé avoir déclaré une guerre économique à la Russie. Attention à votre discours, messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles», a prévenu le vice-président du Conseil de sécurité de Russie et proche de Vladimir Poutine, dans un message en français publié sur Twitter.
Un ministre français a dit aujourd'hui qu'ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles
— Dmitry Medvedev (@MedvedevRussiaE) March 1, 2022
«Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique», a déclaré Bruno Le Maire ce mardi matin sur franceinfo.
L’Union européenne a notamment fermé son espace aérien aux avions russes, et gelé les avoirs de personnalités et d’entreprises russes détenus à l’étranger, ce qui représentent environ «1.000 milliards de dollars (896 milliards d'euros environ, NDLR)», selon le ministre de l’Économie. Le rouble a déjà dévissé de près de 30% à l’ouverture des marchés lundi matin.
Bruno Le Maire est revenu sur ses propos
En urgence, la Russie a interdit lundi à ses résidents de transférer des devises à l’étranger et obligé les exportateurs russes à convertir une grande partie de leurs revenus en roubles.
Interrogé par l’AFP, Bruno Le Maire est néanmoins revenu sur ses propos plus tard dans la journée ce mardi, affirmant que le terme de «guerre» économique était «inapproprié», et qu’il ne «correspond pas à notre stratégie de désescalade».
Si le ministre a affirmé que la France n’était pas en conflit avec le peuple russe, il a toutefois reconnu que la population allait subir les effets de ces sanctions prises par la communauté internationale. «On ne sait pas faire autrement», a-t-il affirmé.