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Energie : les dirigeants de l'UE ont établi une «feuille de route» pour contenir les prix

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont donné une conférence de presse à l'issue des négociations.[JOHN THYS / AFP]

Après une douzaine d'heures de négociations à Bruxelles, les 27 se sont accordés sur une série de mesures pour contenir les prix de l'énergie.

«Nous avons désormais une très bonne feuille de route», a estimé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au terme de longues négociations entre les dirigeants de l'Union européenne, dans la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles. Les 27 sont tombés d'accord sur un programme de mesures à mettre en place dans les prochaines semaines afin d'endiguer la flambée des prix de l'énergie.

L'objectif est de présenter un front uni mais, dans les faits, les intérêts divergents des Etats membres annoncent d'âpres tractations, étant donné que de nombreux points restent à trancher. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a d'ailleurs indiqué qu'un nouveau sommet des chefs d'Etat serait nécessaire si les ministres de l'Energie ne parvenaient pas à s'entendre sur une version finale de cette «feuille de route».

Les dirigeants des Etats membres ont demandé à la Commission de leur soumettre «de façon urgente» des «décisions concrètes» sur un ensemble de mesures, notamment sur des interventions pour dompter la volatilité des cours du gaz.

A ce niveau, les Vingt-Sept ont décidé de favoriser les achats en commun de gaz à l'échelle de l'UE. L'idée est qu'ils restent «volontaires», tout en couvrant au moins un niveau-cible «obligatoire» de 15% des objectifs de remplissage des stocks de l'UE pour l'hiver 2023.

Un appel à «accélérer les négociations» avec des pays producteurs «fiables», comme la Norvège ou les Etats-Unis, a également été lancé. Il s'agit de «tirer avantage du poids économique» de l'UE plutôt que de se faire concurrence sur le marché mondial au risque d'alimenter la flambée des prix.

Une mesure d'encadrement du prix de gros dans les transactions de gaz naturel est aussi demandée, de même qu'un projet de mécanisme «temporaire» pour plafonner les prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité. Un tel dispositif a déjà été mis en place en Espagne ainsi qu'au Portugal et la France souhaite l'étendre à l'ensemble de l'UE.

Des tensions entre la France et l'Allemagne

A la demande de l'Allemagne, cet outil devra néanmoins être assorti de garde-fous pour éviter d'une part «toute consommation accrue de gaz» et d'autre part la subvention d'électricité destinée à être exportée vers des pays voisins, comme la Norvège, le Royaume-Uni ou la Suisse.

Selon Emmanuel Macron, ces différentes mesures pourraient être mises en oeuvre «fin octobre, début novembre». Le président français s'est félicité de l'issue des discussions, assurant que les dirigeants avaient «envoyé de manière très claire aux marchés un signal de (leur) détermination et de (leur) unité».

Alors que des tensions sont apparues récemment au sein du couple franco-allemand, moteur de la coopération européenne, Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont entretenus en tête-à-tête. Une entrevue qui, selon Emmanuel Macron, a permis de «clarifier beaucoup de choses».

Le chancelier allemand avait notamment été accusé d'égoïsme après avoir annoncé, fin septembre, un plan de soutien à 200 milliards d'euros pour l'économie de son pays, non concerté avec ses partenaires. En parallèle, ce jeudi, Paris a annoncé, sans concertation avec Berlin, un accord avec l'Espagne et le Portugal pour remplacer le projet de gazoduc MidCat par un pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille, destiné à acheminer du gaz puis de l'hydrogène vert.

Cette nuit, après une douzaine d'heures de négociations entre les 27, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont toutefois affiché une relation apaisée, ce dernier évoquant sa relation «intense et fructueuse» avec son homologue français.

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