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Tensions à Taïwan : la Chine déploie des navires de guerre près de l'île

Trois navires et un hélicoptère de l'armée populaire de libération chinoise ont été détecté au large de Taïwan ce jeudi 6 avril. [Taiwan Defence Ministry/Handout via REUTERS]

La Chine a envoyé, ce jeudi 6 avril, trois navires de guerre dans les eaux autour de Taïwan, au lendemain d'une rencontre entre la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy.

Nouvelles tensions entre la Chine et Taïwan. En effet, selon le ministère taïwanais de la Défense, la Chine a déployé trois navires de guerre, ainsi qu'un hélicoptère anti-sous-marin et des vaisseaux de garde-côtes, dans le détroit séparant les deux pays.

Ce déploiement fait suite à la rencontre qui s'est tenue la veille entre la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, et Kevin McCarthy, président de la chambre des représentants des Etats-Unis, à Los Angeles. Pékin, qui a toujours menacé d'une riposte si un tel entretien avait lieu, avait déjà déployé un porte-avions dans les eaux taïwanaises des heures avant la rencontre.

Une relation source de tensions

Lors de sa visite sur le sol américain, la présidente Tsai Ing-wen a assuré que les Taïwanais n'étaient ni «isolés» ni «seuls». Elle a également salué le «soutien indéfectible» des États-Unis à son île.

Le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy a, quant à lui, appelé à «poursuivre les ventes d'armes à Taïwan», qui sont, selon lui, le «meilleur moyen» d'empêcher une invasion chinoise de l'île. «C'est une leçon essentielle que nous avons tirée de l'Ukraine, à savoir que l'idée de simples sanctions à l'avenir n'arrêtera personne», a-t-il insisté devant la presse, avant d'ajouter que la relation entre Taipei et Washington était «plus forte» qu'elle ne l'a jamais été «au cours de (sa) vie».

De son côté, le ministère des Affaires étrangères chinois a comparé la rencontre Tsai-McCarthy sur le sol américain à des «actes de collusion (entente secrète au préjudice d'un tiers, ndlr) gravement erronés» entre les États-Unis et Taïwan, selon un communiqué. Pékin a appelé Washington à «cesser de s'engager dans une voie erronée et dangereuse». Le régime communiste chinois considère l'État insulaire, comme l'une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une réunification pacifique, mais sans exclure d'employer la force. Au nom de son principe d'«une seule Chine», aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps. 

Taïwan reste sur ses gardes

Chiu Kuo-cheng, le ministre taïwanais de la Défense, a jugé «sensible» le déploiement du Shandong, l'un des deux porte-avions chinois. «Quand un porte-avions sort, il y a habituellement des décollages et des atterrissages d'appareils», a-t-il déclaré, précisant également qu'aucune manoeuvre de ce type n'avait pour l'heure été observée.

Interrogé sur l'éventualité que ce déploiement soit un prélude à des manoeuvres militaires chinoises, Chiu Kuo-cheng a répondu : «Nous n'excluons pas cette possibilité».

En août dernier, Pékin avait déjà lancé des manoeuvres militaires sans précédent autour de l'île autonome, lorsque la démocrate américaine Nancy Pelosi s'était rendue sur l'île. Ces nouvelles tensions mettent Taipei en état d'alerte, alors que le président français Emmanuel Macron se trouve en visite d'État à Pékin, où il doit rencontrer ce jeudi son homologue chinois Xi Jinping.

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