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Soudan : au moins 185 civils tués dans les affrontements entre l’armée et des paramilitaires

Cette rivalité entre les paramilitaires et l’armée remonte à 2021. Cette rivalité entre les paramilitaires et l’armée remonte à 2021. [REUTERS/Mohamed Nureldin ]

Au moins 185 civils ont été tués et 1.800 blessés au Soudan ces trois derniers jours lors d'affrontements entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le fruit d'une violente rivalité politique après le putsch du général al-Burhane en 2021.

La bilan ne cesse de s'alourdir au Soudan, où l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR, un groupe paramilitaire) se livrent un combat sanglant, notamment à Khartoum, la capitale. Ces affrontements particulièrement violents ont coûté la vie à près de 200 civils depuis ce week-end.

Au moins 185 personnes ont été tuées et plus de 1.800 blessées ces trois derniers jours lors de combats entre deux généraux rivaux qui se disputent le pouvoir au Soudan, a indiqué lundi 17 avril le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes.

Cette rivalité entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane ne date pas d’hier. Leurs différends remontent à 2021, lorsque ce dernier a fait un coup d’État en mettant fin au gouvernement de transition qui était chargé d’assurer la transition politique du Soudan jusqu’aux prochaines élections de 2024, après la chute de l’ex-président Omar el-Béchir en 2019.

rivalités politiques

Si le général Mohamed Hamdane Daglo, qui dirige les FSR, avait aidé le général Abdel Fattah al-Burhane à réaliser son putsch, aujourd’hui rien ne va plus entre les deux généraux. En effet, depuis le coup d’État, le général Mohamed Hamdane Daglo s’est rangé du côté des civils et n’a cessé de dénoncer le renversement du pouvoir en 2021. Cette prise de position a totalement bloqué les discussions ainsi que les négociations politiques et donc toute solution de sortie de crise au Soudan.

De plus, les deux hommes forts sont en désaccord au sujet de l'avenir des paramilitaires. L'armée ne refuse pas leur intégration aux troupes régulières, mais elle veut imposer ses conditions d'admission et limiter dans le temps leur incorporation. Le général Mohamed Hamdane Daglo, lui, veut une inclusion plus large et, surtout, sa place au sein de l'état-major.

Alors, depuis plusieurs jours, les civils craignaient le début d’une guérilla entre les deux camps. Une crainte qui est désormais réelle puisque depuis ce samedi matin, les affrontements ont pris un nouveau tournant. En quelques heures, les paramilitaires des FSR ont dit avoir pris l'aéroport international et le palais présidentiel, et appellent désormais l'ensemble de la population, dont les soldats, à se retourner contre l'armée.

la communauté internationale inquiète

De son côté, le général Abdel Fattah al-Burhane dit avoir mobilisé l'aviation contre «l’ennemi». Des tirs à l'arme lourde et légère et des explosions quasi-ininterrompues ont été entendus par les civils, qui se sont enfermés chez eux pour se protéger.

Le chef des Forces de soutien rapide a confirmé à la chaîne qatarie Al-Jazeera que ses combattants «ne s'arrêteraient pas avant d'avoir pris le contrôle de l'ensemble des bases militaires». L'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe et récemment le G7 ont réclamé une cessation «immédiate» des hostilités. 

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit avoir pris contact avec les deux camps rivaux pour demander un «cessez-le-feu».

«Les événements dramatiques qui se déroulent au Soudan suscitent de vives inquiétudes à Moscou. Nous appelons les parties au conflit à faire preuve de volonté politique et de retenue et à prendre des mesures urgentes en vue d'un cessez-le-feu», a exprimé de son côté la Russie, via un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. 

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