Les alliés occidentaux, réunis lors d'une conférence dédiée à la reconstruction de l'Ukraine, ont averti la Russie qu'elle devrait payer pour les dégâts causés au pays.
Reconstruire l'Ukraine. Alors que le conflit est loin d'être terminé, et que la contre-offensive ukrainienne vient de commencer, une conférence sur le sujet réunit pour deux jours à Londres plus de 60 pays, institutions internationales et entreprises.
«Chaque jour d'agression russe apporte de nouvelles ruines, des milliers et des milliers de maisons détruites, des industries dévastées, des vies brûlées (...) Nous devons passer d'une vision à des accords, et d'accords à des projets concrets», a plaidé d'emblée, par vidéo, le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'ouverture de l'événement.
Le redressement de l'économie ukrainienne a récemment été évalué à 411 milliards de dollars dans une étude récente de la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien. Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit.
les actifs russes visés
Pour les dirigeants occidentaux, la Russie devra payer pour réparer les destructions causées par l'invasion de l'Ukraine. «Soyons clairs : la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. «L'agresseur doit être tenu pour responsable», a abondé la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen.
«Il est clair que la Russie doit payer pour les destructions qu'elle a infligées. C'est pourquoi nous travaillons avec nos alliés pour explorer les voies légales d'utilisation des actifs russes», a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak, dont le pays est l'un des soutiens les plus actifs de Kiev. Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a lui aussi appelé à utiliser les actifs russes gelés dans le cadre des sanctions pour financer la reconstruction. «La Russie doit payer pour ce qu'elle a détruit», a-t-il martelé.
First important news from the #URC2023 conference in London. @RishiSunak announced a new $3 billion financial support package for Ukraine. @vonderleyen proposed a new €50 billion Facility to support the reconstruction of . @SecBlinken announced a new $1.3 billion aid…
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 21, 2023
En attendant de concrétiser cette idée, délicate juridiquement, les alliés de Kiev ont renforcé leur aide financière pour répondre aux besoins immenses. En tête des plus gros contributeurs, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Washington a annoncé 1,3 milliard de dollars supplémentaires dirigés vers les infrastructures. Londres a de son côté promis des garanties de crédits atteignant 3 milliards de dollars sur trois ans pour financer les services publics ukrainiens et 240 millions de livres (280 millions d'euros) d'aide bilatérale, destinés notamment au déminage et des projets humanitaires.
le privé se mobilise
L'Allemagne a elle débloqué une aide humanitaire supplémentaire de 381 millions d'euros en 2023 et la France 40 millions d'euros pour la reconstruction d'urgence et des équipements médicaux notamment. Mardi, la Commission européenne avait proposé un paquet d'aide de 50 milliards d'euros jusqu'en 2027.
La conférence de Londres cherche aussi à mobiliser le privé, avec le lancement officiel de l'«Ukraine Business compact», une initiative invitant les entreprises du monde entier à s'engager à soutenir la reconstruction de l'Ukraine, aux côtés des grandes institutions financières mondiales.
The #UkraineBusinessCompact has reached over 400 signatures.
Businesses around the world have pledged their commitment to help Ukraine rebuild as a modern, sustainable and resilient economy.
Join them: https://t.co/iE7ChguQRM#StandWithUkraine #URC2023 pic.twitter.com/E2cFpcowiY— Foreign, Commonwealth & Development Office (@FCDOGovUK) June 21, 2023
Sur le terrain, l'armée de Kiev tente de regagner les territoires pris par les Russes depuis le début de l'invasion du pays en février 2022. Mais dans une interview à la BBC, Volodymyr Zelensky a admis que les progrès de cette offensive étaient «plus lents que désirés». «Certaines personnes pensent que c'est un film hollywoodien et attendent des résultats maintenant. Ce n'est pas le cas.»