Auditionné mercredi après-midi au siège de la Police fédérale brésilienne, Jair Bolsonaro a nié toute conspiration contre le président Lula, et a affirmé n’avoir jamais discuté de l’organisation d’un coup d’État.
Jair Bolsonaro, l’ancien président brésilien, a été auditionné mercredi 12 juillet pour la quatrième fois en moins de trois mois. Depuis son retour des États-Unis, l’ancien chef d’État a été interrogé par les autorités sur plusieurs affaires.
Cette fois-ci, il a été invité à s’expliquer sur les déclarations de Marcos do Val, un sénateur de droite, qui avait déclaré en février dernier avoir participé avec Jair Bolsonaro à une réunion lors de laquelle il aurait été question d’échafauder un plan pour empêcher son adversaire, Lula, d’accéder à la présidence du Brésil.
Jair Bolsonaro a confirmé qu’une réunion avec ce sénateur avait bien eu lieu le 8 décembre dernier, alors que son mandat était toujours en cours mais que l’élection présidentielle avait déjà consacré Lula. Il a cependant nié avoir discuté d’un quelconque projet de coup d’État avec Marcos do Val. «Rien de tout cela n’a été discuté», a-t-il déclaré à la Police fédérale.
Le sénateur avait raconté en février dernier que lors de cette réunion avec le président d’extrême droite, un stratagème avait été fomenté pour tenter d’enregistrer à son insu le président de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, ennemi des bolsonaristes, pour tenter de récupérer de potentiels propos compromettant pour l’incriminer. Ils se seraient alors servis de cet enregistrement pour faire annuler la victoire de Lula.
Marcos do Val avait affirmé avoir été «contraint» par l’ancien président de participer au coup d’État, puis avait changé de version peu après, minimisant finalement l’implication présumée de Jair Bolsonaro dans cette affaire. Il a ensuite raconté que Jair Bolsonaro était bien présent à la réunion, mais qu'il était resté «muet», et qu'il n'avait donc pas participé à l'élaboration du plan.
Après sa déposition, Fabio Wajngarten, avocat et conseiller de Bolsonaro, a déclaré aux journalistes que «le nom du ministre Alexandre de Moraes n'a jamais été mentionné, et encore moins une tentative d'enregistrement avec le président» de la Cour suprême, selon CNN Brasil.
Depuis le mois d’avril, Jair Bolsonaro a été auditionné plusieurs fois par les autorités. Une première fois dans le cadre de l’affaire des bijoux saoudiens, importés illégalement sur le territoire brésilien, puis pour l’enquête sur les émeutes du 8 janvier dernier, lorsque les institutions démocratiques brésiliennes ont été envahies par des partisans de Bolsonaro.
Le président d’extrême droite a également été auditionné lors d’une enquête pour falsification présumée de certificats de vaccination contre le Covid-19. Il a par la suite été condamné à huit ans d'inéligibilité pour désinformation et abus de pouvoir.