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Allemagne : les agriculteurs se mobilisent contre le gouvernement et bloquent les routes

A Berlin, plus de 500 engins agricoles ont pris position au coeur de la capitale, près de la porte de Brandebourg. [REUTERS/Nadja Wohlleben]

Une mobilisation sans précédent des agriculteurs allemands a commencé ce lundi 8 janvier. Au volant de leurs tracteurs, ils ont investi les grandes villes du pays et se préparent à une semaine de manifestations.

Berlin, Munich, Hambourg, Brème, Cologne : les grandes villes allemandes sont investies par de bruyants convois de tracteurs ce lundi 8 janvier. Les agriculteurs allemands ont bloqué de nombreuses routes à travers le pays, donnant le coup d'envoi d'une semaine de grèves et mobilisations. Ils protestent contre la réduction de leurs avantages fiscaux.

Au premier jour de ce mouvement social qui doit se poursuivre jusqu'à lundi prochain, les autorités ont signalé de fortes perturbations du trafic en matinée dans presque toutes les régions allemandes, du Bade-Wurtemberg et la Bavière au sud, en passant par la Rhénanie-du nord Westphalie jusqu'au nord du pays.

A Berlin, plus de 500 engins agricoles ont répondu à l'appel de l'Union des agriculteurs allemands (DBV) et pris position au cœur de la capitale, près de la porte de Brandebourg. Des embouteillages, de camions cette fois, ont par ailleurs été observés à la frontière entre l'Allemagne, la Pologne, la République tchèque et la France.

La colère des agriculteurs allemands s'était déjà exprimée en décembre, après que le gouvernement a décidé de réduire des subventions au secteur en raison d'un rappel à l'ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l'Allemagne.

L'exécutif est contraint à des mesures d'économie impopulaires sachant que le pays est menacé par la récession, notamment à cause des difficultés du secteur industriel, plombé par les coûts de l'énergie.

Ainsi, à la grogne des agriculteurs doit s'ajouter trois jours de grève nationale des transports ferroviaires à partir de mercredi. Le syndicat de cheminots à l'origine du mouvement juge les propositions de l'opérateur public Deutsche Bahn insuffisantes en matière de salaires et d'horaires de travail.

Dans ce contexte, le gouvernement allemand a tenté de trouver un compromis en adoucissant ses projets pour le secteur agricole la semaine dernière. L'avantage fiscal accordé sur les quantités de gazole consommées, qui devait être annulé d'un coup, sera finalement supprimé progressivement jusqu'en 2026. L'avantage en matière de taxe sur les véhicules pour la sylviculture et l'agriculture, lui, sera maintenu.

Ces concessions ont toutefois été jugées insatisfaisantes par les agriculteurs. Ce lundi, les pancartes des manifestants à Berlin exprimait donc leur colère : «Si les agriculteurs meurent, le pays meurt» ; «Nous ne nous battons pas pour la semaine de quatre jours ou deux euros de plus : nous luttons pour notre existence» ; «Sans nous, les assiettes restent vides».

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