En direct
A suivre

Centenaire de Rodin : la star de la sculpture au Grand Palais

Le Grand Palais a ouvert ses galeries à la sculpture Le Grand Palais a ouvert ses galeries à la sculpture[© DR]

A l'occasion de la mort d'Auguste Rodin, le Grand Palais ouvre ses portes aux oeuvres inoubliables du sculpteur sous l'angle de son immense influence sur les artistes du XXe siècle. A voir à partir du 22 mars jusqu'au 31 juillet 2017.

17 novembre 1917. Auguste Rodin s’éteint à l’âge de 77 ans. Pas de cérémonie outrancière, guerre mondiale oblige. Cent ans plus tard, le monde entier rend hommage à l’immense génie qu’il fut. Expositions, colloques, documentaires et un film de Jacques Doillon à venir en mai rendent hommage au grand homme. Comme une locomotive à ces évènements, Le Grand Palais, à Paris, ouvre ses Galeries à plus de deux cents œuvres de Rodin mais aussi à des sculptures et dessins d’une sélection d’artistes tels que Giacometti, Brancusi, Bourdelle, Degas ou Picasso dont les oeuvres sont entrées en résonnance avec celle du père du «Penseur». L’occasion de se rendre compte de la notoriété incroyable du sculpteur.

A lire aussi : Vermeer s'invite au Louvre

Le génie des génies

Qui peut détrôner Auguste Rodin ? «Le penseur» et «Le Baiser» sont peut-être les sculptures les plus célèbres au monde. «Avec Michel-Ange, c’est finalement le seul sculpteur dont le nom est universellement connu» indique l’historienne de l’art, Antoinette Lenormand, également commissaire adjointe de l’exposition qui s’ouvre mercredi 22 mars au Grand Palais.

Si aujourd’hui la sculpture est indissociable de l’oeuvre de Rodin, plusieurs raisons s’imposent. «Rodin s’est débarrassé des sujets (religieux, historiques ou allégoriques) au profit de la représentation des corps et des passions - des sujets universellement reconnaissables - ainsi il a pu voir sa notoriété s’étendre à l’infini», explique la spécialiste du sculpteur qui ne cache pas une autre raison à ce succès : sculpteur enraciné dans la grande tradition de la sculpture française, admiratif des artistes de l’antiquité et de la Renaissance, il n’en n’a pas moins été avant-gardiste dans sa manière d’aborder la sculpture.

«La sculpture du XIXe siècle est toujours une sculpture qui a un message à délivrer», confie l'historienne de l'art. Rodin lui, va se concentrer sur la technique de la sculpture plutôt que sur les sujets. C'est ainsi qu'il crée des figures partielles, comme «L'homme qui marche» dont la tête et les bras ont été volontairement enlevés au profit d'un travail sur l'élan de la marche. Les techniques d’assemblage, elles, sont placées parfois au coeur de ses oeuvres, comme ce «Masque de Camille Claudel et main gauche de pierre de Wissant».

p_20170317_111044_vhdr_auto.jpg

© DR. «Masque de Camille Claudel et main gauche de pierre de Wissant» de Rodin.

rodin_15.jpg

© DR. Le célèbre «Baiser» de Rodin fait partie des oeuvres exposées.

 

Une influence mondiale

Au-delà des oeuvres les plus mythiques de Rodin réunies ici, l'exposition est aussi passionnante du point de vue de l'influence du sculpteur dans le temps et l'espace. Dès la première salle, l'exposition met en perspective les oeuvres du père du «Baiser» avec celles de ses pairs qu'il a influencés profondément, comme le montre le «Jeune homme assis» de l'allemand Wilhem Lehmbruck, placé non loin de l'incontournable «Penseur».

Dans les dernières salles, le public pourra admirer des oeuvres de Giacometti, Zadkine, Bourdelle, De Richier, De Kooning mais aussi Picasso, Annette Messager, Camille Claudel et bien d'autres. Une place est également laissée aux dessins et aux photos avec également des mises en perspective intéressantes. «Nous aurions pu parler de mille choses mais on a choisi de traiter de l'expressionnisme, cette manière de faire parler les corps, d'utiliser un modelé assez violent, assez contrasté, ce qui a beaucoup été repris au XXe siècle» indique antoinette Lenormand.

Rodin a-t-il tout inventé ? Au vu de cette formidable exposition, la tentation d’y croire est grande. 

 

rodin_giacometti_0.jpg

©DR. Au premier plan : «Homme qui marche» par Rodin et «Homme qui marche III» par Giacometti.

p_20170317_103000_vhdr_auto.jpg

© DR. «Sitzender Jünglig» (Jeune homme assis) de Wilhelm Lehmbruck et «Le penseur» de Rodin.

rodin_16.jpg

 © DR. «Le penseur» de Rodin à gauche et «Volk Ding zero» (Chose populaire zéro) de Georg Baselitz, à droite.

Rodin, l'exposition du centenaire au Grand Palais (Paris, 8e) du 22 mars au 31 juillet 2017. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités