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Pour Jamel Debbouze, "la France n'est pas raciste"

Le comédien français Jamel Debbouze, le 24 mai 2013 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives] Le comédien français Jamel Debbouze, le 24 mai 2013 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

"La France n'est pas raciste", assure l'acteur Jamel Debbouze, à l'affiche du film La Marche, "un message d'amour adressé à la France et aux Français", en salles le 27 novembre.

Le film raconte l'histoire vraie d'une poignée d'enfants d'immigrés et de militants antiracistes partis en octobre 1983 de Marseille pour réclamer l'égalité des droits. Deux mois et un millier de kilomètres plus tard, ils étaient accueillis à Paris par 100.000 personnes.

Ce long-métrage est une façon de "mettre la lumière sur ces gens qui ont fait un acte d'amour et de fraternité pour la France absolument dingue", décrit Jamel Debbouze, pionnier du stand-up en France et comédien ultrapopulaire qui joue dans ce film un toxicomane roublard.

Et trente ans après, l'acteur dresse un bilan positif: "En 1983, les immigrés ou en tout cas les Maghrébins surtout mouraient tous les deux-trois jours à cause de crimes racistes, ce n'est plus le cas aujourd'hui".

"Il y a du racisme en France, c'est une vraie évidence mais la France n'est pas raciste", martèle avec verve l'acteur, selon qui le film, à l'image de la marche originelle, "est un message d'amour adressé à la France et aux Français".

"Dans la sémantique, il y a encore des progrès à faire, c'est certain mais c'est à cause de la crise, ce n'est pas à cause des gens", affirme Jamel Debbouze, né à Trappes et aujourd'hui installé sur l'île Saint-Louis, au coeur de Paris.

"Quand on vit une crise comme on vit en ce moment, le chômage faisant, on trouve toutes sortes de prétextes et souvent le prétexte c'est le voisin (...) c'est l'étranger, c'est la différence, on va à la facilité", poursuit-il.

Et le symbole de l'intégration de s'énerver contre les médias qui"jouent trop le jeu des extrêmes".

"On a jamais autant vendu de torchons extrémistes que depuis qu'on en parle, il faut arrêter de parler de ces gens, arrêter de donner du crédit à+Jean-Marine le Pen+, elle ne dit que des conneries".

Partant pour une nouvelle marche

"Si on dit la vérité, on apaise", veut croire l'acteur, révélé comme comédien dans "Le Ciel, les oiseaux et ta mère" et "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain", en 2000.

Jamel Debbouze, qui avait été à l'affiche du film Indigènes, de Rachid Bouchareb, un film-hommage aux combattants des colonies françaises, s'est aussi engagé pour la Marche, réalisé par le belge Nabil Ben Yadir.

"Je les ai suppliés de m'emmener dans le bateau parce que c'est une histoire épique, incroyable", raconte-t-il. Tout est parti de Toumi Djaïdja, jeune des Minguettes, un quartier populaire de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise qui, un soir de juin 1983, se fait tirer dessus par un policier. Plutôt que d'opter pour la violence, il décide avec quelques autres de marcher pacifiquement à la rencontre des Français.

Très médiatisée à l'époque, l'initiative du groupe a disparu des esprits et selon un sondage récent, seuls deux Français sur dix s'en rappellent.

Pourtant l'histoire est "romanesque au possible", s'enflamme Jamel. Et les marcheurs de l'époque sont de "magnifiques anti-héros". "On a envie de ressembler à ces gens, on a envie de s'approprier leur histoire".

Et pourquoi ne pas marcher de nouveau aujourd'hui?

"Si les gamins, la jeunesse, se rend compte à quel point c'est important de faire une marche républicaine aujourd'hui, moi j'y suis demain matin!", promet le comédien, les yeux pétillants. Et "on peut être très très très nombreux", prévient-il.

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