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Débat Sarkozy/Fabius: un affrontement sans concession

Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius se sont affrontés sans concession mardi soir sur France 2, l'ex-premier ministre taxant de "boulet" le bilan du président sortant, tandis que ce dernier accusait son adversaire PS d'être "drogué à la dépense publique".[AFP/Archives]

Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius se sont affrontés sans concession mardi soir sur France 2, l'ex-premier ministre taxant de "boulet" le bilan du président sortant, tandis que ce dernier accusait son adversaire PS d'être "drogué à la dépense publique".

Lors d'un débat empreint de courtoisie forcée, les deux hommes se sont chacun appuyés sur le titre de l'émission, "Des paroles et des actes", pour se reprocher mutuellement une incapacité à passer des propositions à l'action.

Accusé par M. Fabius de se livrer à "des accusations sans fondement" et "violentes" contre François Hollande, M. Sarkzoy a vertement renvoyé son interlocuteur à des propos pas si lointains contre le candidat PS à l'Elysée.

"En 2011, vous avez dit +Franchement vous imaginez François Hollande président de la République+, vous trouvez que c'est plus aimable?", a lancé M. Sarkozy, en rappelant aussi "des jugements cruels et brutaux" du député de Seine-Maritime comparant le député de Corrèze à "une fraise des bois". "Je n'ai pas eu toujours de bons rapports avec François Hollande", a convenu Laurent Fabius, qui s'est rallié à la candidature de l'ancien Premier secrétaire du PS après avoir ardemment soutenu celle de Dominique Strauss-Kahn.

"J'ai du respect pour vous mais je n'ai pas beaucoup de leçons de style à recevoir de quelqu'un qui militait pour que Dominique Strauss-Kahn soit le prochain président de la République française", a attaqué Nicolas Sarkozy, visiblement exaspéré par la "posture de professeur" adoptée par Laurent Fabius.

"Bravo pour votre élégance", a répliqué l'intéressé. "Evidemment, quand on parle de vous et de vos amis, on est inélégant, quand c'est de moi, c'est de la démocratie", lui a répondu M. Sarkozy. "Je n'ai jamais été un homme de clans", "je n'ai jamais menti dans l'exercice de mon mandat", et je vous demande de comprendre que "cette période était la plus difficile", a affirmé le président-candidat.

Contre "les donneurs de leçons de vertu", il s'est targué notamment d'avoir fait adopter les "questions prioritaires de constitutionnalité" et d'avoir fait entrer "la Cour des comptes à l'Elysée" pour en contrôler les comptes alors que les socialistes se sont, selon lui, "accomodés d'une présidence opaque".

A Laurent Fabius, qui vantait les qualité de l'ancien président socialiste, Nicolas Sarkozy a répliqué: "Je ne pense pas que ça a été un grand président, mais je pense que c'était un grand monsieur".

Les deux hommes se sont livré à une bataille de chiffres, principalement sur le chômage et le pouvoir d'achat, s'accusant mutuellement de "mauvaise foi".

Dans ces deux domaines, "je dirai d'une manière résumée: votre politique, votre bilan, c'est votre boulet", a proclamé M. Fabius. "Tout le monde sait que la situation de l'emploi en France est dramatique" et qu'"il n'y a pas eu de progression du pouvoir d'achat".

M. Sarkozy a défendu son bilan. "Ce qui m'étonne dans tout cela c'est que l'on puisse, en 2012, avec la crise que nous connaissons, faire un projet sans dire aux Français qu'on fera une seule économie, qu'on peut faire comme si tout allait bien. Vous êtes drogué à la dépense publique!", s'est-il exclamé, en critiquant le projet Hollande.

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