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L'Histoire s'invite dans la campagne, par Philippe Labro

Carnet_Labro.jpg Philippe Labro, écrivain, journaliste[THOMAS VOLLAIRE / DIRECT8]

Le passé n’a jamais été aussi utile pour le présent.

Les candidats, dans leur sprint final avant le premier tour, se référent de plus en plus au passé, à l’Histoire, aux grands noms de la vie politique comme littéraire. Hier soir, à Lyon, François Bayrou a invoqué l’esprit du CNR. Il a cité le philosophe lyonnais Gilbert Dru, fusillé par les nazis. Dans la même journée, à Carmaux, François Hollande invoquait Jean Jaurès. La chanson de Jacques Brel consacrée au même Jaurès avait été diffusée avant son discours. Le 11 avril dernier, Philippe Poutou a cité la Commune. Quant à Nicolas Sarkozy, qui n’a jamais été avare de citations et de points de repères, il va chercher Victor Hugo, Zola, Aimé Césaire. Tous, à un moment ou un autre, puisent dans la mémoire du pays, de Mendes France à de Gaulle, de Mitterrand à Léon Blum.

Quelques questions : cela peut-il signifier que cette campagne, qui a fait en permanence dans le zapping, la petite phrase, l’effet d’annonce, bref le présent immédiat (qui s’obsolètise à la seconde où il a eu lieu), a besoin de profondeur, d’un souffle qui leur a un peu manqué à tous ? Ce n’est, dès lors, pas dans la culture contemporaine que nos candidats peuvent plonger. Il leur faut faire appel à ce qui, finalement, constitue le socle commun d’une nation. Ses grands hommes, ses penseurs, ses écrivains. Mais les auditoires auxquels ils s’adressent possèdent-ils assez de culture pour réagir à ces envolées ? La tweet et blog et zap génération est-elle sensible à ce lyrisme de dernière minute ? Savent-ils seulement qui étaient ces phares dont nos candidats cherchent à utiliser la lumière ?

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