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Chantal Jouanno : "Une question de cohérence"

Pour Chantal Jouanno, Jean-Louis Borloo "serait un bon candidat" pour Paris.[PATRICK KOVARIK / AFP]

Elle est l’invitée surprise de la direction de l’UDI. Chantal Jouanno quitte l’UMP pour suivre Jean-Louis Borloo. Une décision qui agace ses anciens partenaires, mais qu’elle justifie par la disparition de ses valeurs au sein de l’UMP.

 

Que répondez-vous à ceux qui vous appellent à la démission ?

Ce discours est totalement infondé. Un mandat n’a jamais appartenu à un parti. Les électeurs m'ont fait confiance pour les convictions que je porte, et je ne les trahirai pas. Je comprendrais cette colère si j'étais partie au parti socialiste ! Mais l’UDI est un parti allié à l’UMP, avec qui nous formerons une coalition. Enfin, je rappelle que ce parti n’existait pas au moment des élections sénatoriales.

 

Pourquoi avez-vous rejoint l’UDI ?

C’est une question de cohérence avec les valeurs que j’ai toujours prônées et qui m’ont faites adhérer à l’UMP : l’écologie comme fondement d’un projet, l’Europe comme avenir avec une vocation fédérale et la liberté d’entreprendre. Ces idées étaient dans le corpus de l’UMP en 2007 avec Nicolas Sarkozy, moins aujourd’hui. C'était très inconfortable pour moi d’apparaitre systématiquement comme une opposante de l’intérieur, et ce n'était pas bon non plus pour l'UMP. Je préfère m’inscrire dans une démarche positive de construction d’un projet complémentaire.

 

Mais vous souteniez François Fillon pour la présidence de l’UMP…

Mon amitié pour François Fillon reste entière, c’est un homme rassembleur. Mais les sujets que je porte, ni lui ni Jean-François Copé ne les portent. Ainsi, l'écologie est une question absente de la campagne qui se déroule en ce moment. Désormais, étant vice-présidente de l'UDI, je m'abstiendrai de prendre parti dans la compétition interne à l'UMP.

 

Que signifie une coalition ? Des listes communes aux élections ?

Notre préoccupation première, c'est la crise. La gauche est en train de mettre notre pays à terre, et l'extrême droite ne doit pas être le refuge des déçus. Tous les partis apportent à cette crise des réponses erronées, nous sommes bien décidés à faire entendre une autre voix. Pour les élections, il y aura des discussions en fonction des échéances et des types de scrutin.

 

Faut-il une primaire pour désigner la tête de liste à Paris ?

J’ai toujours pensé que des primaires ouvertes étaient le meilleur moyen de faire émerger un projet et un talent. J'ai toujours dit aussi que relever le défi de la reconquête de Paris m'intéressait, mais à condition de le faire en équipe. Le véritable enjeu est là. C’est par un travail commun UDI-UMP que nous pourrons gagner Paris. L'enjeu est trop grand pour que l'on se déchire. Jean-Louis Borloo serait un excellent candidat, mais il n'y a que lui qui puisse de prononcer. Très sincèrement, c'est une question que nous n'avons pas encore abordée.

 

Que pensez-vous de la polémique autour du rapport du Pr Séralini sur les OGM ?

Cette étude, au-delà de ses conclusions, remet en cause la manière dont on expertise les OGM. Le Pr Séralini a raison sur ce point car on regarde les OGM sur une période très courte (90 jours) alors que dans le domaine de la santé environnementale, le véritable enjeu c’est l’impact à long terme sur la santé.

Le deuxième intérêt de l’étude c’est d’exiger de la transparence sur les données. On en demande au Pr Séralini sur son étudemais aujourd’hui les grands industriels ne rendent pas transparents leurs données d’étude.

 

Sur le fond, êtes-vous pour la commercialisation des OGM ?

Je reste contre car le bénéfice global des OGM n’est pas prouvé. Il y a encore beaucoup d’incertitude sur les plans sanitaire et environnemental alors que les avantages pour la société me semblent aléatoires. Les OGM ne permettent ni de réduire les intrants phytosanitaires ni de limiter la consommation d’eau.

Pour autant je suis toujours scandalisée qu’on puisse détruire des parcelles de recherche parce que peut-être que demain, les OGM seront une solution. Beaucoup d’écologistes en sont convaincus mais aujourd’hui, Monsanto n’est pas dans la recherche d’un bénéfice pour la société mais d’un bénéfice financier.

 

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