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Que reste-t-il de la gauche de la gauche ?

Jean-Luc Mélenchon le 12 novembre 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

A la présidentielle, ils ont convaincu près de 5,5 millions d’électeurs. Mais les chiffres obtenus par les candidats situés à la gauche du PS cachent dans les faits des disparités flagrantes.

Déjà en avril dernier, Jean-Luc Mélenchon avait cannibalisé les résultats et le champion du Front de gauche (FG) attire aujourd’hui encore toutes les lumières.

Pour les autres, les temps sont durs, notamment pour le NPA, peu visible malgré son congrès organisé ce week-end à Saint-Denis. Idem pour le PCF, qui se réunit en congrès à partir de jeudi, dans une relative indifférence.

Alors que le contexte social aurait pu être au contraire favorable à la création d’un front commun de la gauche de la gauche pour peser sur le gouvernement, chacun persiste à œuvrer de son côté : certains au gouvernement, d’autres dans des alliances locales ou encore dans les usines.
 

Le PG porté par Mélenchon

L’alternative de gauche au gouvernement, c’est lui qui l’incarne. Depuis qu’il a quitté le PS pour fonder le Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon a réussi son pari.

Candidat soutenu par les communistes à la présidentielle, il a certes échoué loin de la troisième place mais a réuni 4 millions d’électeurs.

Jurant qu’il ne veut pas l’échec du gouvernement, le PG dit néanmoins se préparer à gouverner «au cas où».

Reste à adapter la stratégie aux prochaines échéances électorales, notamment les municipales. Car c’est bien des rangs communistes que provient aujourd’hui la majorité des élus du Front de gauche.
 

Dilemme à venir pour le PCF

Pascal Pochard-Casabianca / AFP/Archives

En apparence, le poids des communistes a été dilué dans le Front de gauche. Mais dans les faits, ce sont eux qui, au parlement, donnent de la voix contre certaines décisions du gouvernement.

«Je n’érige aucune barrière entre le gouvernement, le PS et nous-mêmes», se défend Pierre Laurent, le secrétaire national du parti, qui veut la réussite d’une «politique de gauche».

Le parti aura l’occasion d’en discuter lors du 36e congrès du parti, qui s’ouvrira jeudi.

Autre sujet de préoccupation, la préparation des municipales alors qu’au niveau local, le PCF est très souvent associé au PS.

 

EELV joue les équilibristes

AFP

Les écologistes ne sont pas les plus extrémistes. Et pour cause, ils ont décidé de participer au gouvernement et ont même créé des groupes de travail communs avec le PS.

Mais les sujets de divergence continuent d’exister, comme hier à l’Assemblée où les députés EELV ont proposé un amendement pour introduire la Procréation médicalement assistée (PMA) dans le texte du mariage pour tous.

Sans présager de la suite, la direction d’EELV commence à nouer des relations avec le parti de gauche.

"Nous avons des zones de convergence, nous voyons comment les partager", a expliqué Pascal Durand, le porte-parole d’EELV à l’issue d’une rencontre avec Jean-Luc Mélenchon.
 

Le NPA veut se reconstruire

AFP

Durant tout le week-end, le NPA était à la recherche d’un second souffle lors de son congrès.

Car le bilan comptable fait peur ; depuis sa création en 2009, le nombre d’adhérents est passé de 9 000 à 2 500, beaucoup allant au Front de gauche avec qui la direction rejette toute alliance.

«Ils critiquent la politique du gouvernement mais vont entamer des discussions pour les municipales», s’agace Philippe Poutou qui a pris la suite -sans succès- d’Olivier Besancenot comme candidat à la présidentielle.

Sans le sou, l’ex-LCR assume son «opposition ferme au gouvernement».
 

Lutte Ouvrière n’y arrive pas

AFP

Déjà très en retrait lors de la présidentielle (203 000 voix — 0,6 %), Lutte ouvrière ne parvient pas à émerger dans le débat.

«Le gouvernement qui se prétend socialiste ne bougera pas le petit doigt pour défendre les salaires», a dénoncé samedi sur LCI la porte-parole Nathalie Arthaud. Selon elle, «pour faire respecter les travailleurs, il n’y a que la lutte. Le seul moyen de se battre c’est la grève et la manifestation».

LO appelle les salariés de toutes les usines concernées par des licenciements à organiser la riposte. 

«Non seulement je ne redoute pas la radicalisation du mouvement mais je la souhaite», explique Nathalie Arhaud. 

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