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Sarkozy manie l'humour pour égratigner Hollande

L'ancien président français Nicolas Sarkozy, le 27 mars 2013 à Bruxelles L'ancien président français Nicolas Sarkozy, le 27 mars 2013 à Bruxelles [Eric Lalmand / Belga/AFP]

L'ancien président français Nicolas Sarkozy s'est servi de l'humour, parfois grinçant, pour défendre son bilan et égratigner la politique de son successeur en remettant mercredi la Légion d'honneur à un ministre belge à Bruxelles, où il retournait pour la première fois depuis sa défaite électorale.

Dans un discours devant un public conquis, M. Sarkozy a multiplié les allusions à l'actualité, moins d'une semaine après le choc provoqué par sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt.

Il a cité un proverbe de Liège, la ville natale de Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères qu'il décorait : "Faites comme à Liège, laissez pleuvoir". "Je me demande parfois si je ne suis pas un peu de Liège. Je laisse pleuvoir. Il ne sert à rien de maudire la pluie car elle finit toujours par laisser la place au soleil", a-t-il dit, souriant.

Sur le même ton, il a assuré qu'il n'était que "de passage" à Bruxelles, à l'invitation de M. Reynders, un ami "de longue date", figure du parti libéral francophone belge. "Je n'ai pas vocation à m'installer", a-t-il assuré, alors que l'implantation de riches Français en Belgique pour des raisons fiscales, au premier rang desquels l'acteur Gérard Depardieu, a suscité une vive polémique en France.

 

 

L'hommage rendu à l'action de son hôte, ministre des Finances durant douze ans, a également permis à M. Sarkozy d'évoquer la gestion du sauvetage de Chypre par les Européens en la comparant à son action lorsqu'il était président.

Alors que la crise éclatait en 2008, "nous avons pris une décision lourde (...) Nous avons dit à tous ceux qui déposaient leurs économies dans les banques que pas un seul ne serait ruiné. Et nous n'avons pas connu les queues devant les établissements bancaires".

"J'aimerais qu'on pense à ce qui a été fait à ce moment-là quand on parle de certaines initiatives aujourd'hui", a-t-il poursuivi, sans citer la taxe un temps envisagée sur les dépôts de moins de 100.000 euros. "Je ne critique personne car ça ne sert à rien. Je dis simplement que la confiance (...) c'est la chose la plus longue à construire et la plus facile à perdre. Soyons très attentifs à cela".

 

"Je ne parle que de la Belgique"

Dressant les louanges de "la politique de réforme profonde" menée par M. Reynders, M. Sarkozy a affirmé qu'elle avait "permis aux citoyens belges d'être moins fiscalisés, de consommer, d'investir et d'avoir une économie qui a amélioré sa compétitivité".

Nicolas Sarkozy remet la Légion d'honneur au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders le 27 mars 2013 à Bruxelles [Eric Lalmand / Belga/AFP]
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Nicolas Sarkozy remet la Légion d'honneur au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders le 27 mars 2013 à Bruxelles
 

S'adressant à son hôte, il a ajouté: "Tu as allégé la taxation sur les heures supplémentaires, tu as supprimé les taux d'imposition jugés confiscatoires à 52 ou 55%". L'ancien président s'est alors interrompu et a levé les yeux au ciel: "Je précise que je ne parle que de la Belgique".

Elevé au rang de "commandeur", M. Reynders a déclaré sa "fierté" d'être "décoré par la France". "C'est un signe des bonnes relations entre nos deux pays", a ajouté l'élu d'Uccle, une commune de l'agglomération bruxelloise jumelée à Neuilly, dont M. Sarkozy a longtemps été maire.

Pour l'occasion, il avait invité plus de 300 personnalités belges, dont de nombreux chefs d'entreprise comme le milliardaire Albert Frère, dans les salons d'honneur du Palais d'Egmont, l'un des bâtiments les plus prestigieux du centre de Bruxelles.

La cérémonie a été couverte par les principaux médias du royaume, mais des journalistes français ont protesté pour ne pas y avoir eu accès.

M. Sarkozy devait terminer sa journée bruxelloise en étant reçu, à titre privé, par les deux principaux responsables de l'Union européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

 

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