Yves-Marie Cann est directeur-adjoint du pôle Opinion Corporate de l'institut CSA. Il livre une première analyse du premier tour des élections municipales à Direct Matin.
Quel est l’enseignement principal de ce premier tour ?
C’est le nouveau record d’abstention qui a été battu à l’occasion du premier tour de ces municipales. Cette démobilisation s’explique par le contexte d’affaires qui a pollué la campagne au niveau national ces derniers jours, mais aussi par le climat de mécontentement, de déception, qui s’exprime vis-à-vis de l’exécutif de gauche dans un contexte économique et social difficile pour beaucoup de Français.
Peut-on parler d’une élection sanction pour l’exécutif ?
Il y a indéniablement une sanction à travers le vote de ce premier tour. Mais il ne faut pas entendre le vote sanction au sens où des électeurs de gauche seraient allés voter pour la droite. On est vraiment dans une optique de démobilisation de l’électorat de gauche, qu’on a observée pendant toute la campagne et qui semble se vérifier aujourd’hui.
Le FN peut-il espérer égaler son record de 1995 ?
A Hénin-Beaumont, les choses sont faites. A Béziers, Robert Ménard est bien placé pour l’emporter. Donc, il y aura très probablement dimanche prochain d’autres villes qui basculeront dans le giron du Front national. Mais il est trop tôt pour faire une projection sur le nombre de villes. La question qui se pose, c’est de savoir si le vote FN, qui est très fort aujourd’hui, est un vote avant tout pour exprimer son ras-le-bol à l’égard de la classe politique ou un vote d’adhésion, de plein soutien aux candidats FN qui se présentent.
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