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Morelle règle ses comptes avec Hollande

Le conseiller présidentiel Aquilino Morelle à l'Elysée, le 25 février 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

"Tcheka hollandienne", "purification ethnique" : des propos incendiaires contre François Hollande ont été attribués par Le Point à l'ex-conseiller de l'Elysée Aquilino Morelle, qui, sans démentir formellement, a dit ne pas avoir donné d'interview à l'hebdomadaire.

 

Une semaine après la sortie du livre-brûlot de Valérie Trierweiler, l'énarque et médecin, qui fut la plume du président, a à son tour suscité la colère de proches du chef de l'Etat avec un violent réquisitoire contre ce dernier et ses proches, reproduit dans Le Point.

Limogé le 16 avril après la révélation d'une convocation à l'Elysée d'un cireur de chaussures, M. Morelle parle de sa "liquidation par la tcheka hollandienne" (du nom d'une police politique soviétique).

Reliant son départ et celui de son ami Arnaud Montebourg, il affirme ("en privé", glisse l'hebdomadaire): "la logique qui est en oeuvre est une logique de purification ethnique. C'est les Hutus et les Tutsis. Tout cela est limpide. Cela a commencé par moi et maintenant Arnaud. Là ils ont signé leur crime. C'est d'une pureté !".

Ils ? "Hollande et ceux qui l'entourent, Jean-Pierre Jouyet (secrétaire général de l'Elysée et intime du président, ndlr) et les ministres hollandais. A présent, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont entre eux, mais cela va accélérer leur chute"".

Pour celui qui avait dirigé la campagne des primaires socialistes de M. Montebourg, le remplacement de ce dernier par Emmanuel Macron à Bercy fait "passer d'un ministre volontariste à un ministre libéral. D'un ministre très politique à un collaborateur".

 

"Obéir aux ordres de Merkel comme de bons toutous"

"Ils vont obéir aux ordres de Merkel comme de bons toutous", accuse le médecin et énarque. "Merkel va nous traiter comme on le mérite. Comme des laquais", insiste celui qui fut un des inspirateurs du discours du candidat Hollande au Bourget ("mon adversaire, mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance").

Indignation d'amis du président : le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll (ex-directeur de cabinet du Premier secrétaire Hollande) a lancé : "Mais on est où?, "c'est irresponsable, ça n'a aucun sens".

Le chef de file des députés PS Bruno Le Roux a dit ne pas comprendre "ce manque de pudeur". M. Morelle "devrait avoir au moins le respect des fonctions qu'il a eues". Quant à "sa liquidation politique, elle s'est faite par le bas, elle s'est faite par ses pompes. Il n'a rien à reprocher aux autres et tout à reprocher à son propre comportement", selon l'élu de Seine-Saint-Denis.

"Lamentable", a soupiré le secrétaire d'Etat Thierry Mandon, pointant ceux "qui ont été disqualifiés par leur comportement et espèrent se refaire une santé".

 

Démenti de Morelle

"Je n'ai pas donné d'interview au Point. Jamais", a écrit un peu plus tard M. Morelle dans une brève déclaration à l'AFP. "Les propos qui me sont prêtés sont de la responsabilité de Mme Cabana (Anna Cabana, l'auteur de l'article, NDLR)".

"Quand je déciderai de m'exprimer, je le ferai à visage découvert et en assumant mes positions ou mes analyses, comme je l'ai toujours fait".

Ce à quoi Etienne Gernelle, directeur du Point, a répondu : "Je confirme qu'il y a bien eu entretien, il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus". "Anna Cabana est une très grande professionnelle, et il le sait". Nier avoir donné une interview, "c'est un grand classique quand des gens disent des choses qui les mettent dans l'embarras", selon le responsable.

 

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