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Jouyet : Valls refuse d'être "entraîné dans les polémiques"

Jean-Pierre Jouyet et François Fillon, en 2008.[GERARD CERLES / AFP]

Manuel Valls a refusé mercredi d'être "entraîné dans les polémiques" de l'affaire Jouyet-Fillon, en réponse à une demande de l'opposition réclamant la démission pour "forfaiture" du numéro 2 de l'Élysée.

 

"Vous voulez m'entraîner dans les polémiques à partir d'amalgames dans lesquels je ne rentrerai pas. Je m'y refuse et je m'en tiendrai aux faits parce qu'au fond, là est la vraie question", a répliqué le Premier ministre devant les députés.

Il répondait au chef du groupe UMP Christian Jacob (Seine-et-Marne), qui venait de demander la démission de Jean-Pierre Jouyet, coupable selon lui de "forfaiture" et d'avoir "gravement failli en se prêtant à de basses manoeuvres de mensonges et de diffamation".

 

Conforté par son parti

M. Jouyet, conforté par des soutiens venus du gouvernement mercredi, est mis sur la sellette après ses revirements sur une mise en cause de Nicolas Sarkozy par l'ancien Premier ministre François Fillon.

Manuel Valls a de nouveau réaffirmé qu'il n'y avait eu "aucune intervention de l'exécutif depuis 2012, aucune" dans les décisions et les instructions liées aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.

"Les temps ont changé, le respect, le simple respect de l'indépendance de la justice, voilà notre règle constante", a-t-il juré. "Quand on respecte l'État de droit, quand on respecte la justice, précisément parce que l'ancien Premier ministre (François Fillon) a annoncé qu'il saisirait la justice, eh bien on respecte la justice et on attend qu'elle travaille", a plaidé M. Valls, sans prononcer lors de sa réponse le nom de Jean-Pierre Jouyet.

"Alors M. Jacob, mesdames et messieurs de l'opposition, sachez que vous n'entraînerez pas le Président de la République, le gouvernement et la majorité dans ces polémiques qui ne sont pas à la hauteur de l'attente des Français", a-t-il conclu.

 

François Fillon a saisi la justice

François Fillon a de nouveau assuré mercredi que le récit livré par Jean-Pierre Jouyet de leur déjeuner était "faux" et a estimé que le secrétaire général de l'Élysée allait "devoir s'expliquer".

"Les propos qu'on me prête sont faux, j'ai saisi la justice et M. Jouyet va devoir s'expliquer", a déclaré l'ex-Premier ministre, devant le groupe UMP réuni à huis clos à l'Assemblée, selon des déclarations transmises à l'AFP par son entourage.

M. Jouyet "a déjà changé deux fois de version: une pour dire que tout cela était faux et qu'il avait même trompé les journalistes. La seconde version pour dire exactement le contraire", a souligné le député de Paris.

Pour M. Fillon, "tout cela sent l'imposture à plein nez". "Ce n'est pas ma parole contre la sienne, c'est la vérité contre le mensonge", a-t-il souligné.

 

Abaissement du débat public ?

"Cette affaire en dit long sur l'abaissement du débat public", a déploré l'ancien Premier ministre. "Il suffit de déclarations mensongères pour frapper l'honneur d'un homme et mobiliser l'actualité pendant plusieurs jours", a-t-il regretté.

"Cette affaire, loin de me déstabiliser, me renforce dans mon combat pour l'éthique politique qui faisait justement qu'en 30 ans d'action publique, je n'ai jamais été mêlé à aucune affaire", a redit M. Fillon, dans la tourmente depuis une semaine face aux révélations de deux journalistes du Monde.
 

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