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Attaques contre Taubira : la "colère" de l'exécutif

L'exécutif a réagi face aux attaques visant Christane Taubira formulées par une élue municipale de Juvisy-sur-Orge (Essonne). [BertrandGuay/AFP]

François Hollande et Manuel Valls ont exprimé mercredi "indignation" et "colère", selon les termes du Premier ministre, après de nouvelles attaques visant Christiane Taubira d'une élue municipale de Juvisy-sur-Orge (Essonne).

 

Le commentaire incriminé a été tenu le 8 mars sur la page personnelle, mais accessible, d'une habitante, qui avait partagé un lien contre la garde des Sceaux : "13.000 vols, 2.000 agressions et 200 viols par jour et le vidage des prisons va commencer..."

"C'est pitoyable d'avoir une telle ministre de la Justice. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu'elle reparte là-bas vu qu'elle a toujours détesté la France", écrit l'élue dans les commentaires, des propos retirés depuis de la page.

 

"Indignation" face à des attaques "inqualifiables"

"Je veux dire, et nous l'avons partagée en Conseil des ministres, une nouvelle fois notre indignation, notre colère face aux propos racistes, antisémites, homophobes, sexistes qu'on voit se répandre avec une très grande facilité ; notre indignation et notre colère à l'égard des propos vis-à-vis de Christiane Taubira", a déclaré à la presse le Premier ministre.

Le chef de l'État a lui estimé, dans le huis clos du Conseil des ministres, que ces attaques étaient "inqualifiables", selon le compte-rendu du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

 

"Irrespect" et "indignité"

"A un moment, il faut aussi rappeler que dans le débat politique on n'est pas obligé de tomber dans l'irrespect, l'indignité", a ajouté M. La Foll.

"Ça suffit. Il faut qu'il y ait bien plus que de l'indignation. Il faut que chacun prenne conscience que des digues se sont brisées au cours de ces dernières années, peut-être encore davantage ces derniers mois", a lancé M. Valls.

 

Des sanctions réclamées

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a de son côté demandé "des sanctions" à l'égard d'Isabelle Guinot, première adjointe sans étiquette au maire UMP de Juvisy-sur-Orge (Essonne) Robin Reda, "qui agresse une nouvelle fois" Christiane Taubira "parce qu'elle est noire".

"Il n'est pas possible qu'un parti républicain l'accepte donc j'attends ce que va dire Nicolas Sarkozy sur ce sujet", a-t-il ajouté.

 

"Lamentable" pour Taubira

M. Valls s'en est également une nouvelle fois pris au FN mercredi, après avoir revendiqué dimanche la "stigmatisation" de Marine Le Pen et après un violent échange avec la députée Marion Maréchal-Le Pen mardi lors de la séance de questions au gouvernement.

"Des dizaines et des dizaines de candidats du Front National tiennent des propos insupportables mais quand cela vient d'élus de mon département (l'Essonne, référence à Juvisy-sur-Orge, NDLR), nous attendons la condamnation la plus ferme de tous. On ne peut pas s'en prendre ainsi à une ministre de la République, ou tout simplement à une personne, au nom de son origine. Ce n'est ni la France, ni la République, ni nos valeurs", a conclu le Premier ministre.

"(Je ne réagis) pas à ça, parce que c'est juste lamentable. Ça n'a pas d'importance. C'est surtout fréquent... L'important n'est pas ma personne", avait déclaré mercredi matin la Garde des Sceaux sur RTL.

 

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