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Niqab : Morano tente d'empêcher Nekkaz de payer une amende

L'homme d'affaires Rachid Nekkaz a décidé de payer les amendes des femmes verbalisées pour port du Niqab. [VIRGINIE LEFOUR / BELGA / AFP]

Dans un face-à-face tendu, Nadine Morano a tenté vendredi à Toul (Meurthe-et-Moselle) d'empêcher l'homme d'affaires algérien Rachid Nekkaz de payer l'amende d'une femme verbalisée pour port du niqab.

Seul et à pied, Rachid Nekkaz, qui avait annoncé sur Facebook sa venue dans les terres de Mme Morano, est arrivé au centre des finances publiques vers 15 heures, portant un foulard représentant le drapeau algérien. Ce promoteur immobilier, adepte des coups médiatiques, a brandi une enveloppe contenant «un chèque» pour payer la «1.170e amende d'une citoyenne française» verbalisée pour port du niqab, a-t-il affirmé, tout sourire.

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Quand Rachid Nekkaz a voulu entrer dans les locaux de l'hôtel des impôts, Nadine Morano a cherché à s'interposer en faisant barrage avec son corps. L'altercation, signalée par la direction de l'hôtel des impôts, a déclenché l'intervention de la police qui a demandé à Mme Morano de s'écarter pour laisser passer M. Nekkaz, sous le regard de contribuables interloqués.

Rachid Nekkaz «opposé à titre personnel au niqab»

«Ne me touchez pas», s'est exclamée l'eurodéputée qui a invoqué son «immunité parlementaire» d'eurodéputée, avant de fustiger l'intervention de la police. «Même la police fait en sorte d'ouvrir la voie à M. Nekkaz, je ne pensais pas que la France tomberait si bas», a commenté Mme Morano.

Accompagnée d'une vingtaine de sympathisants, Nadine Morano s'était installée dès 14 heures sur le perron de l'hôtel des impôts pour s'opposer à Rachid Nekkaz. De vifs échanges ont alors fusé entre l'eurodéputée et l'homme d'affaires algérien. Décontracté, M. Nekkaz a proposé à Nadine Morano de lui serrer la main mais cette dernière a refusé, disant ne pas serrer la main de «quelqu'un qui méprise la loi française».

A l'occasion de sa venue à Toul, M. Nekkaz avait invité Mme Morano à déjeuner mais cette dernière avait décliné. «Je ne représente aucun trouble à l'ordre public», a lancé M. Nekkaz qui a affirmé s'inscrire dans une «position voltairienne et pacifiste», répétant être «opposé à titre personnel au port du niqab».

«Vous détournez la loi (...) Personne n'est dupe de la manière dont vous êtes en train de répandre l'islam en France», lui a rétorqué l'eurodéputée, qui réclame «l'expulsion immédiate» de M. Nekkaz et «le blocage de ses comptes bancaires». Rachid Nekkaz a ensuite pu quitter l'hôtel des impôts par une autre porte de sortie.

Promoteur immobilier, Rachid Nekkaz affirme mener un combat au nom du «respect des libertés fondamentales». La loi «interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public», promulguée le 11 octobre 2010 par le président Nicolas Sarkozy, punit d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros le port du niqab (voile qui ne montre que les yeux) ou de la burqa (qui les cache derrière un tissu à mailles).

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