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Benoît Hamon règne à gauche

Benoît Hamon s’est progressivement imposé dans la campagne, en prenant l’avantage sur ses concurrents.[Eric FEFERBERG / AFP]

Fort de sa victoire écrasante au deuxième tour, le frondeur a désormais mis le cap sur l’Elysée, avec la difficile tâche de rassembler son camp.  

Une victoire au goût de revanche. Au terme d’une campagne exponentielle, démarrée tôt, Benoît Hamon a confirmé sa dynamique. Il a ainsi remporté largement et sans surprise la primaire du Parti socialiste, avec 58,89 % des voix, face à Manuel Valls (41,11 %), dimanche soir.

Une réussite très symbolique pour celui qui, en l’espace de quelques mois seulement, sera passé du statut de frondeur à celui de candidat à l’élection présidentielle de 2017. En complétant le carré final des prétendants à l’Elysée, tout l’enjeu pour lui sera à présent de mobiliser à ses côtés.

L’aile gauche victorieuse

Dès la proclamation des résultats, Benoît Hamon a voulu se présenter comme le candidat du renouveau. «Ce soir, la gauche relève la tête», a-t-il ainsi déclaré, devant un parterre de militants rassemblés pour célébrer sa victoire. Une manière, pour le député des Yvelines, de tourner la page d’un quinquennat marqué par la déception d’une partie de l’électorat de gauche.

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Opposé à la ligne sociale-démocrate portée par le gouvernement et Manuel Valls, Benoît Hamon s’est progressivement imposé dans la campagne, en prenant l’avantage sur ses concurrents. «Il a fortement travaillé sur des propositions audacieuses, comme le revenu universel», analyse Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. Dimanche, le candidat socialiste est resté sur sa ligne, en s’adressant notamment aux jeunes : «C’est à vous de décider dans quelle France vous voulez vivre», leur a-t-il ainsi lancé.

Tout en se positionnant dans une posture de rassembleur. Car Benoît Hamon, à présent lancé dans la course à la présidentielle, a bien conscience d’être sur une ligne encombrée, à gauche. Pour optimiser ses chances, il a ainsi annoncé qu’il proposerait dès aujourd’hui à Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) «de construire ensemble une majorité gouvernementale cohérente et durable». Une main tendue jusque-là balayée par les deux principaux intéressés.

Le défi de l’unité au PS

Au-delà de rassembler la gauche, le premier défi, pour Benoît Hamon, sera de rallier à sa cause les électeurs déçus de Manuel Valls. Car, si l’ancien Premier ministre a insisté sur la nécessité de «rester mobilisés et vigilants», certains responsables du parti ne cachaient pas leur inquiétude quant à l’avenir du PS. 

«Les premiers jours de la campagne seront importants», avance Frédéric Dabi. «Tout l’enjeu sera d’éviter la fuite de ténors et cadres socialistes vers Emmanuel Macron», explique-t-il. Un enjeu de synthèse d’autant plus grand qu’un sondage Kantar Sofres paru hier a confirmé l’avance du fondateur d’En Marche. Crédité de 21 % des intentions de vote, il serait ainsi au coude à coude avec François Fillon (22 %) derrière Marine Le Pen (25 %). Le candidat socialiste récolterait, lui, 15 % des voix devant Jean-Luc Mélenchon (10 %). 

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