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Opération reconquête pour Benoît Hamon

Benoît Hamon, le 9 mars 2017, sur le plateau de "L'Emission politique" [GABRIEL BOUYS                        / AFP] Face aux interrogations sur les points les plus polémiques de son programme, le candidat socialiste a tenté de calmer les «inquiétudes» de ses camarades socialistes. [GABRIEL BOUYS / AFP]

Rassurer sur la crédibilité de son programme, repousser Emmanuel Macron à droite de l'échiquier politique : Benoît Hamon a tenté de remettre à flot une campagne dangereusement enlisée, pendant deux heures, jeudi soir, sur France 2.

«Je suis un combattant. J'ai appris à me battre y compris quand les vents sont mauvais», a déclaré le candidat socialiste sur le plateau de l'Emission politique, interpellé sur la désaffection d'une partie de son camp. Et «j'ai une légitimité, c'est celle que deux millions d'électeurs de gauche m'ont donnée», a souligné Benoît Hamon, venu en compagnie de l'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira, de l'écologiste Yannick Jadot, de l'ancien ministre de l'Education et ex-rival Vincent Peillon, du secrétaire d'Etat Matthias Fekl, ou du président des députés PS Olivier Faure.

Dans la matinée, le vainqueur de la primaire PS élargie et ancien ministre s'était efforcé de prouver sa capacité à rassembler son camp, en conviant à son QG le Premier ministre Bernard Cazeneuve.

Rassurer son camp

Le soir à la télévision, face aux interrogations sur les points les plus polémiques de son programme, le candidat socialiste a tenté de calmer les «inquiétudes» de ses camarades socialistes, de Manuel Valls à Bertrand Delanoë. Non, il n'est pas le candidat de la «fin du travail». «Je considère comme vous que le travail c'est être utile, se réaliser, prendre du plaisir, pouvoir obtenir une considération dans le regard des autres, avoir un salaire», a assuré Benoît Hamon, en réponse à une question du chef cuisinier Thierry Marx.

Le candidat avait défendu auparavant la version amendée de son revenu universel d'existence, qui concerne désormais, outre les Français les plus pauvres et certains jeunes de 18 à 25 ans, les salariés touchant jusqu'à 1,9 SMIC, pour un coût de «35 milliards d'euros», «en-deçà du pacte de responsabilité et du CICE». «J'attaque la feuille de paie, j'augmente le salaire net», a martelé le candidat socialiste, comme en écho à son ancien rival de la primaire et désormais soutien Arnaud Montebourg, qui s'était posé en «candidat de la feuille de paie» durant la primaire. «Derrière, il y a d'autres étapes», a souligné ce député, sans s’attarder davantage sur la manière dont ce revenu deviendrait effectivement «universel».

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Benoît Hamon s'est aussi expliqué sur ses propos controversés sur la dette, dont il avait dit qu'elle pouvait être renégociée. «Rien ne peut vous amener à dire que je prône la restructuration de la dette», a martelé le candidat, selon lequel «nous pouvons vivre» avec une dette équivalente à 100% du PIB.

Invité à s'expliquer avec le maire de Montpellier Philippe Saurel, soutien d'Emmanuel Macron, le socialiste s'en est encore pris au candidat d'En Marche!, voyant dans le projet «dangereux» de l'ancien ministre de l'Economie «le contraire d'une politique d'égalité et de justice sociale» et un «marche-pied» pour le Front national. «Il nous prépare une France ingouvernable», a également averti Benoît Hamon, se demandant «comment Emmanuel Macron gouvernera demain en allant de Robert Hue à Alain Madelin». Lui-même s'est targué de porter un projet «clair, limpide, identifiable»... et «social-démocrate».

Doutes de François Hollande

Face à Laurent Wauquiez, Benoît Hamon a endossé le costume du défenseur d'une laïcité ouverte et du «pilier» républicain de la loi de 1905, accusant le vice-président des Républicains de faire «de l'attaque contre l'islam et les musulmans un fonds de commerce électoral», et d'être un «joli hologramme de Marine Le Pen».

En déplacement à Bruxelles pour un conseil européen, le président de la République François Hollande a, lui, émis devant la presse des réserves sur le projet du candidat socialiste de créer une «Assemblée parlementaire de la zone euro», rappelant que «ceux qui décident dans la zone euro, ce sont les gouvernements».

Dans Le Parisien jeudi, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait apporté son soutien à  Benoît Hamon, affirmant qu'il «n'est jamais bon de s'asseoir sur un vote», en l'espèce celui de la primaire.

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