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La berline de Napoléon à Waterloo et une partie du butin de retour en France

Près de deux siècles après Waterloo et la chute de Napoléon, la berline de l'Empereur, capturée au soir de la bataille, et une partie du butin conquis par les Prussiens, sont de retour à Paris pour une exposition inédite sur les bords de la Seine au Musée de la Légion d'honneur.[AFP]

Près de deux siècles après Waterloo et la chute de Napoléon, la berline de l'Empereur, capturée au soir de la bataille, et une partie du butin conquis par les Prussiens, sont de retour à Paris pour une exposition inédite sur les bords de la Seine au Musée de la Légion d'honneur.

Chapeau, redingote, nécessaires de toilette, service de table en argent ... : les effets de campagne de Napoléon et l'ensemble de ses décorations, provenant de collections privées et publiques et du Musée historique d'Etat de Moscou, sont exposés à partir de mercredi pour la première fois pendant trois mois autour de la berline, prêtée par le Musée national de Malmaison.

Waterloo, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Soirée du 18 juin 1815. La déroute de l'"Armée du Nord" défaite par le duc Arthur de Wellington et le prince Gebhardt Blücher, s'accélère avec le recul de la Garde Impériale.

Dans le chaos, les Prussiens s'emparent de deux voitures personnelles de Napoléon : une grosse berline où l'Empereur pouvait dormir, se restaurer et travailler pendant les longs trajets; un landau en berline, plus léger, construit en 1812 et utilisé par Napoléon pendant la campagne de Russie.

Dans la dormeuse, les soldats prussiens découvrent vaisselle, linge de corps et de toilette, nécessaire dentaire, armes, pièces d'or, bijoux et pierres précieuses, comme le raconte "La berline de Napoléon" (Albin Michel), un ouvrage collectif passionnant, dirigé par l'historien Jean Tulard, l'un des spécialistes de Napoléon.

Aigle noir et Séraphins

La dormeuse fut d'abord emmenée en Allemagne, puis en Angleterre où elle disparut en mars 1925 dans l'incendie au Musée Tussaud de Londres. Les objets, ainsi qu'une redingote grise, un chapeau et une épée de Napoléon furent emportés par des officiers prussiens et se retrouvèrent dans des collections privées puis dans des musées allemands.

Contrairement à la légende entretenue par les Prussiens, cette redingote, ce chapeau et cette épée n'étaient pas portés par Napoléon à Waterloo.

Quant à l'élégant landau, avec sa caisse rouge foncé et sa portière aux armes de l'Empire, il fut offert au feld-maréchal Blücher et restera dans sa famille jusqu'en 1973, date à laquelle un de ses descendants la remet au Musée de Malmaison (Hauts-de-Seine).

Dans d'autres véhicules, des soldats prussiens s'emparent d'une vingtaine de décorations reçues par l'Empereur, dont le grand aigle de la Légion d'honneur, ordre créé en 1802 par Bonaparte, alors Premier consul. L'Aigle noir de Prusse, la Toison d'or d'Espagne, les insignes de l'ordre des Séraphins de Suède figurent parmi les décorations qui sont remises par Blücher au roi Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Ces décorations, cachées en 1919 après la Première guerre mondiale réapparaissent en 1934 au Musée de l'Arsenal à Berlin. Protégées dans un bunker du zoo de Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale, elles sont emportées en 1946 dans les fourgons de l'Armée Rouge à Moscou. Elles seront officiellement présentées au Musée historique d'Etat à Moscou.

Sorties exceptionnellement pour être exposées au Musée de la Légion d'honneur, elles regagneront le musée russe qui prévoit d'ouvrir en 2013 une aile spéciale consacrée aux souvenirs napoléoniens.

("La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo", exposition du 7 mars au 8 juillet 2012, Musée de la Légion d'honneur, rue de la Légion d'honneur, sur le parvis du Musée d'Orsay, 75007 Paris).

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