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8.500 décès supplémentaires cet hiver, la grippe pointée du doigt

L'entrée des urgences le 20 février 2014 à l'hôpital Cochin à Paris.[Pierre Andrieu / AFP/Archives]

La forte épidémie de grippe, actuellement en reflux, a contribué à une nette augmentation de la mortalité cet hiver, évaluée à ce stade à 8.500 décès supplémentaires toutes causes confondues par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

 

Cette surmortalité, qui touche de façon importante les plus de 65 ans, a également été observée dans une dizaine de pays européens, dont, outre la France, le Royaume Uni, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas. Elle est évaluée à 60.000 décès toutes causes confondues, selon l'Institut.

En France, "depuis le début de l'épidémie de grippe (mi-janvier), la mortalité hivernale est supérieure de 19% à la mortalité hivernale attendue, calculée à partir des huit années précédentes, soit un excès estimé à 8.500 décès", indique l'InVS.

L'institut souligne toutefois qu'il n'est pas possible de préciser la part exacte de la grippe dans ce surcroît de mortalité qui englobe toutes les causes de décès.

 

La grippe a joué un rôle important dans lesurcroît de mortalité

Interrogé par l'AFP, Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l'InVS, a toutefois reconnu qu'il existait "un faisceau d'arguments pour dire que la grippe a joué un rôle important dans l'excès de mortalité" cet hiver, en raison notamment de la forte circulation du virus A (H3N2) contre lequel le vaccin est peu efficace.

Dans les certificats de décès, rappelle-t-il, "on a rarement le mot grippe", la plupart des personnes âgées ou fragiles décédant de complications et non de la grippe elle-même, ce qui ne facilite pas l'évaluation des décès attribuables à cette maladie.

Une surmortalité est observée pratiquement chaque hiver : elle peut être liée aux épidémies de grippe ou de gastroentérite, comme à des épisodes climatiques (grand froid notamment). Mais elle se limite généralement à quelques milliers de décès supplémentaires, voire moins, selon l'InVS.

Bien que les estimations pour cette saison soient encore provisoires, l'épidémie de grippe n'étant pas encore terminée, elles ne sont pas loin cette fois d'atteindre celles des deux hivers les plus meurtriers enregistrés depuis 2006 par l'InVS : l'hiver 2008-2009 et l'hiver 2012-13, marqués chacun par environ 10.000 décès supplémentaires, selon Daniel Lévy-Bruhl.`

 

L'épidémie désormais en recul

Officiellement, la grippe a fait 129 décès depuis le 1er novembre dernier, mais ce chiffre ne tient compte que des personnes admises en réanimation pour une grippe.

Face à l'afflux de cas dans les hôpitaux, le gouvernement avait dû annoncer mi-février la mise en place d'un plan d'urgence pour libérer des lits.

Actuellement, l'épidémie de grippe recule, avec des passages aux urgences et des hospitalisations en diminution, y compris chez les plus de 65 ans.

Selon les données du réseau spécialisé Oscour, le nombre des passages aux urgences pour grippe a ainsi baissé de 27% la semaine dernière par rapport à la semaine précédente et les hospitalisations pour grippeont diminué de 23%.

Mercredi, la Direction générale de la santé (DGS) a précisé que l'activité des hôpitaux était en "nette diminution", tout en se maintenant à "un haut niveau". 66 établissements restent toutefois sous tension notamment dans les régions Centre, Pays de Loire, Bourgogne, Haute-Normandie, Bretagne et Rhône-Alpes.

D'après l'InVS, le nombre de cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale était aussi "en nette baisse" la semaine dernière, avec 316.000 nouveaux cas. Ce qui porte à près de 2,7 millions le nombre de cas vus par un médecin généraliste depuis le début de l'épidémie.

Les régions encore fortement touchées la semaine dernière par la grippe étaient, selon le réseau Sentinelles, le Limousin (1.142 cas pour 100.000 habitants), l'Alsace (782) et la région Champagne-Ardenne (752).

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