Dernière répétition avant l’appel de Londres. A une semaine du Masters dans la capitale anglais, les meilleurs joueurs du monde, à l’exception de Rafael Nadal blessé, ont rendez-vous, à partir d’aujourd’hui, au BNP Paribas Masters. Un tournoi dont la destiné a été confiée à Guy Forget. Si l’ancien capitaine de l’équipe de France, vainqueur à Bercy en 1991, regrette sa place dans le calendrier, il se réjouit de l’engouement du public.
Comment êtes-vous arrivé à la tête du BNP Paris Masters ?
J’ai toujours eu de bonnes relations avec les personnes de la fédération. Lorsque j’ai arrêté mon rôle de capitaine au sein de l’équipe de France, elles m’ont demandé si je voulais venir travailler avec eux sur le tournoi de Bercy. Je n’ai pas hésité une seule seconde, car le challenge est formidable. Et c’est quelque chose de formidable de pouvoir continuer à évoluer dans ce milieu qui me passionne.
Quel est votre rôle exactement ?
Je dois faire en sorte que Bercy ait une place incontournable dans le calendrier et que les joueurs en fassent un objectif majeur derrière les tournois du grand chelem. Il y a plusieurs tournois sur le circuit et chacun essaie de faire un peu de lobbying, défendre nos intérêts au maximum. Mais c’est un beau challenge parce que ce n’est pas simple.
Ressentez-vous une pression particulière ?
Il y a toujours une certaine appréhension et ce stress d’être sûr que tout va bien se passer. On est sur le qui-vive et on croise les doigts jusqu’au début du tournoi, concernant notamment la présence des joueurs. Les gens ont vu des matchs passionnants avec une super finale et on a envie que ça se reproduise cette année. C’est la fête de tennis et je suis très heureux de pouvoir y participer.
Regrettez-vous qu’il soit trop rapproché du Masters de Londres ?
C’est vrai que sa place dans le calendrier n’est peut-être pas la meilleure. Mais il y a aussi beaucoup de points à prendre pour de nombreux joueurs. Ça peut permettre d’attaquer le Masters puis la saison prochaine avec un capital qui n’est pas négligeable. Et puis les joueurs en course pour le Masters vont s’arracher pour décrocher leur qualification. Ça ajoute du piment à l’événement.
Encore une fois le public devrait répondre présent…
On avait une petite crainte que les gens désertent Paris à cause des vacances. Mais les places se sont vendues encore plus rapidement que l’année dernière. Cela prouve qu’il y a une véritable attente de la part du public. On est content que le public se manifeste. C’est ce qui fait le succès d’un événement comme celui-là.
Et les Français y brillent souvent aussi.
C’est vrai. Le format, avec des matchs plus courts, a favorisé les joueurs français depuis plusieurs années. Et c’est important pour un événement en France que nos joueurs puissent tirer leur épingle du jeu. On ne peut que s’en réjouir. Mais il y a aussi la présence des meilleurs joueurs du monde. C’est également une ambiance différente, qui est beaucoup plus électrique qu’à Roland-Garros.
Pensez-vous qu’un Français puisse de nouveau s’imposer ?
Jo-Wilfried Tsonga l’a déjà fait et il peut le refaire. Et derrière, il y a pas mal qui ont déjà battu des joueurs comme Novak Djokovic ou Roger Federer.
Avez-vous facilement tourné la page de l’équipe de France ?
Oui pour plusieurs raisons. J’ai vécu des tas de moments particuliers et formidables avec cette équipe, que ce soit de joie ou de tristesse car nous avons échoué parfois très près du but comme en 1999, 2002 et 2010. Mais je pense que cette équipe est bien rôdée aujourd’hui. Il y a de bons éléments. Il y a un esprit qui est propice à la performance. Et puis, elle est entre de très bonnes mains avec Arnaud Clément. C’est un garçon plein de qualité et qui a toujours été irréprochable. Il est très proche des joueurs. Il aime donner et transmettre. Avec lui, les garçons ont tout pour réussir et gagner de grands matchs. Je garde beaucoup d’affection pour tous les joueurs et le staff.
A ce sujet, êtes-vous inquiet pour Gaël Monfils ?
On l’est toujours. C’est un joueur qui a beaucoup de talent mais qui, malheureusement, n’est pas épargné par des blessures au genou. Je suis inquiet parce que je me dis que c’est le moment de sa carrière où il devrait pouvoir jouer son meilleur tennis mais il est aujourd’hui sur la touche. J’espère qu’au début de la saison prochaine, il pourra repartir avec une épine sortie de son pied.
Son absence est regrettable pour ce tournoi ?
Forcément. C’est un joueur charismatique et le public l’adore. On est triste de ne pas l’avoir et lui aussi est malheureux de ne pas être parmi nous car il aime ce tournoi. On l’espère vite le retrouver.
Quels souvenirs gardez-vous de ce tournoi en tant que joueur ?
D’un soutien incroyable du public, qu’on sent encore plus présent qu’à Roland-Garros car c’est en salle. Ça résonne et c’est beaucoup plus bruyant comme atmosphère. Des conditions de jeu parfaites sans faux-rebonds, ni vent, ni soleil pour jouer son meilleur tennis.