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Rugby: Dimitri Yachvili met un terme à sa carrière

Le joueur de rugby Dimitri Yachvili fait une passe sous le maillot Biarritz Olympique (BO), lors d'un match contre Bordeaux-Bègles, le 30 novembre 2013 à Biarritz [Nicolas Tucat / AFP/Archives]
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Usé par deux dernières années de galère, l’emblématique demi de mêlée Dimitri Yachvili, guide pendant douze ans d'un Biarritz qu'il n'a pu sauver de la relégation en Pro D2, a décidé à 33 ans de raccrocher les crampons.

A l'heure où beaucoup de trentenaires cherchent un dernier contrat ou privilégient un retour aux sources, le "Yach", lui, a préféré dire stop, conscient de cette fatigue mentale et physique qui l'accapare depuis de longs mois.

"On a été en contact avec lui pour la saison prochaine, mais c'était compliqué pour lui de partir avec sa famille. Même s'il arrête, je reste persuadé qu'il aurait pu faire un an ou deux de plus", a reconnu vendredi le manager de Toulon, Bernard Laporte. "C'est un très grand joueur de rugby et un bon garçon, passionné par son sport. Il a énormément servi le rugby français, c'était un plaisir de l'accompagner", a poursuivi l'ancien sélectionneur de l'équipe de France qui le convoqua pour la première fois en 2002.

Cette "petite mort", annoncée en premier jeudi soir à son président, Serge Blanco, Yachvili aurait pu la repousser si son BO, qu'il a porté pendant des années, qu'il a sauvé quelques fois de désagréables désillusions, prémisses de la chute annoncée, qui lui a permis de devenir et de demeurer le meilleur neuf français pendant une décennie, n'avait pas bu définitivement la tasse le mois dernier.

Dans l’Équipe de vendredi, il a confié que "psychologiquement, j'aurais peut-être été autrement". "Mais ça fait deux ans que c'est galère, que je donne le maximum de moi, que je sens la fatigue globale (...) La motivation n'est plus là".

Constat amer et honnête à la fois d'un joueur qui aura marqué son temps. En étant d'abord fils de, Michel, un paternel "chelemard" (1968), puis roi, plusieurs fois, et même bourreau un samedi de Tournoi des Six nations en février 2005 à Twickenham avec ses 18 points terrassant les Anglais, ses meilleurs ennemis.

- Perfectionniste -

Le summum d'une carrière internationale riche de 61 capes, dont une finale de Coupe du monde en 2011 face aux All Blacks jouée et perdue (8-7)... à l'ouverture.

La preuve de son talent, de son indispensabilité dans le jeu au pied, l'occupation, l'organisation, dans le but, la spécialité de ce Corrézien de naissance, deuxième meilleur marqueur de l'histoire des Bleus (373 points) juste derrière Christophe Lamaison (380 points).

Ce bourreau de travail, perfectionniste à souhait, a longtemps collaboré aux côtés de l'ancien footballeur international stéphanois Jean-Michel Larqué, féru de technique, qui l'a pris sous son aile.

Figure emblématique du BO, il clôt une carrière bien remplie. Formé à Brive, passé par le PUC de Vincent Moscato, il est envoyé par son père à Gloucester pour s'aguerrir une année. Cerise sur son premier vrai gâteau ovale, il y décroche un titre de champion d'Angleterre en 2002, comme doublure de l'Argentin Augustin Pichot, avant de débarquer à Aguiléra en 2002 et d'en faire son royaume.

Avec le BO, Yachvili a conquis deux titres de champion de France (2005 et 2006), marquant d'une empreinte indélébile la finale 2005 en inscrivant 29 des 37 points de son équipe face au Stade Français (victoire 37-37 a.p.).

Il a aussi disputé et perdu deux finales de Coupe d'Europe contre le Munster (2006) et Toulouse (2010), avant d'enlever presque à lui tout seul le Challenge européen 2012 aux dépens de Toulon (21-18). Une dernière consolation avant la lente agonie.

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