Ça y est, le calvaire est terminé. En l’éliminant dimanche, le pays de Galles a mis fin à l’aventure du XV de France mais a aussi à un cycle complètement raté.
Entre les deux éliminations en quarts de finale des Coupes du monde 2015 et 2019, il faut dire que ce fut une longue galère pour l’équipe nationale. Après une première année encourageante (victoires contre l’Irlande et en Argentine) avec Guy Novès, les choses se sont vite gâtées. L’élection à la tête de la Fédération française fin 2016 de Bernard Laporte avec son vice-président Serge Simon, qui ne portent pas l’ancien manager du Stade toulousain dans son cœur (et vice-versa) allaient rendre délétère l’ambiance.
Et après une tournée estivale ratée en juin 2017 et aucune victoire en test-matchs d’automne avec un match nul inédit face au Japon (23-23), Guy Novès était licencié pour faute grave. Un licenciement jugé sans fondement le 8 avril dernier par le tribunal des prud'hommes de Toulouse, qui a condamné la FFR à lui verser un million d’euros.
A Fabien Galthié de prendre le relais
Puis c'est alors au tour de Jacques Brunel de jouer au pompier de service et de prendre la relève du chantier. Débauché de Bordeaux-Bègles et nommé lors des fêtes de fin d'année 2017, il est l’ancien adjoint de Laporte dans les années 2000. Mais rien ne s’arrangera. Les séries noires s’enchainent malgré la poussée de la nouvelle et prometteuse génération. Mais le passage de relais est compliqué.
C’est alors que la mise en place de Fabien Galthié arrive. L’ancien demi de mêlée s’impose durant la préparation estivale comme le nouveau patron des Bleus au bord du terrain. Toutefois, sur le terrain, les difficultés se poursuivent. Mathieu Bastareaud et Morgan Parra sont éjectés, le capitaine Guilhem Guirado et le staff ne s’entendent plus… On pouvait craindre le pire lors de ce Mondial.
Finalement, les Bleus sont parvenus à battre l’Argentine in-extremis puis ont «évité» l’ogre anglais grâce au typhon Hagibis. S’ils ne sont pas passés loin face au pays de Galles, ils ont commis trop de fautes pour atteindre le dernier carré. C’est donc fort logiquement qu’ils rentrent à la maison.
Désormais, il va falloir reconstruire et repartir de l’avant car la prochaine Coupe du monde 2023 aura lieu en France. Et évidemment, il faudra être au niveau cette fois. Galthié, qui devrait être officialisé dans les prochaines semaines sera accompagné de Laurent Labit (arrières) et Thibault Giroud (directeur de la performance). Ils seront rejoints par William Servat (avants), Karim Ghezal (touche) en attendant peut-être l’Anglais Shaun Edwards (défense).
Plein de bonnes choses ont été faites lors de ce Mondial mais il faut aller plus loinCamille Lopez
Ensuite, concernant les joueurs, si beaucoup devraient prendre leur retraite (Guirado notamment), le futur sélectionneur pourra s’appuyer sur une jeune génération très performante avec les Jefferson Poirot (26 ans), Antoine Dupont (22 ans), Romain Ntamack (20 ans), Grégory Alldritt (22 ans), Damian Penaud (23 ans), Camille Chat (22 ans). Sans oublier d’autres champions du monde des moins de 20 ans en 2018 et 2019.
Des résultats attendus rapidement
«Je suis persuadé que si tout le groupe adhère au plan de jeu, qu’on reste dans nos structures, qu’on est précis et chirurgical, alors l’avenir de l'équipe de France sera positif, a confié Camille Lopez après le revers contre les Gallois. Plein de bonnes choses ont été faites lors de cette Coupe du monde mais il faut aller plus loin.»
C’est tout le défi du futur staff qui va devoir trouver un XV type et arrêter de «tester» comme ont pu le faire les prédécesseurs, qui certes ont du faire avec les blessures (trop) souvent. Le calendrier (Top 14 + Coupes d’Europe) n’aidant pas. Mais la Ligue et la Fédération ont signé une nouvelle convention pour la période 2018-2023 pour améliorer encore davantage les conditions de préparation des internationaux en vue du grand objectif 2023.
Une chose est sûre, il n’y a pas de temps à perdre. Les premiers résultats sont attendus pour le mois de février avec le Tournoi des 6 nations.