Longtemps cantonnées au second rôle, les femmes palestiniennes s'émancipent de plus en plus dans leur société. En devenant entrepreneuses, artistes ou même conductrice de poids lourds. Comme Dalia al-Darawish qui passe son permis poids lourd.
C'est le grand jour pour Dalia al-Darawish. À peine 26 ans au compteur et déjà en train de passer son permis poids lourd. Aucun problème pour la jeune femme, elle attache et détache la semi-remorque avant de s'engager dans les rues d'Hébron.
Mais dans cette ville située en Cisjordanie occupée, il n’est pas facile de conduire un 30 tonnes lorsqu'on est une femme. «Dans la rue, les gens crient : Non, mais pourquoi c'est vous qui conduisez une remorque ?», décrit Dalia al-Darawish
Une dernière manœuvre et le verdict tombe. «Pendant l'examen, elle a fait tout ce qui lui était demandé tel que le respect du code de la route, l'estimation de la distance et de la longueur de son véhicule ainsi que l'utilisation de la marche arrière», détaille Issam Bedawi, examinateur.
Le permis en poche, Dalia devient l'une des rares palestiniennes conductrices de poids lourd dans le pays. «C'est symbolique pour les femmes, c'est quelque chose de nouveau. Cela montre que nous pouvons faire n'importe quoi. En tant que femme, vous pouvez travailler mais aussi conduire un camion», explique la conductrice palestinienne de camion.
Mais toutes n'ont pas cette chance. Plus diplômées que les hommes, les femmes palestiniennes restent aujourd'hui majoritairement prisonnières du conservatisme de leur société.
