Législatives 2022 : un gouvernement d'union nationale envisagé par Emmanuel Macron ?

Par Mis à jour le Publié le

Après avoir échoué à obtenir une majorité absolue lors des élections législatives, Emmanuel Macron envisagerait un gouvernement d'union nationale. Le président rencontre les dirigeants des différents partis afin d'estimer si un tel projet est réalisable.

Les élections législatives ne se sont pas déroulées comme prévu pour le président de la République et ses soutiens. Sans majorité absolue à l'Assemblée, Emmanuel Macron est contraint de chercher des solutions pour éviter un blocage parlementaire. L'une des options envisagées serait la constitution d'un «gouvernement d'union nationale».

Le chef de l'État s'est lancé dans un vaste tour de table des forces politiques dans une volonté de consultation. «Il m'a demandé si nous étions prêts à travailler dans un gouvernement d'union nationale» et si une telle initiative «était la solution pour sortir le pays de la crise», a ainsi révélé Fabien Roussel, député du parti communiste (PCF), après avoir été reçu mardi soir par Emmanuel Macron.

L'élu du Nord a également indiqué qu'il avait décliné cette proposition. «J'ai tout de suite dit au président : il y a un tel climat de défiance à votre encontre que ce n'est pas envisageable. Ça ne serait pas compris». Le chef de l'Etat a obtenu la même réaction de la part de Christian Jacob, le patron des LR, qui a répété que son parti refusait d'entrer dans «toute logique de pacte», même s'il ne sera «jamais» dans «le blocage des institutions».

De son côté, Marine Le Pen, à la tête du RN, a profité de son entretien avec Emmanuel Macron pour revendiquer «la présidence de la Commission des finances» ainsi que la vice-présidence de l'Assemblée. Elle a réaffirmé son intention d'être «dans l'opposition» mais «pas dans l'obstruction systématique».

Le chef du PS, Olivier Faure, a semblé légèrement plus ouvert, expliquant au président de la République que les socialistes étaient «disposés» à «avancer», à condition que le gouvernement prenne des mesures sur le pouvoir d'achat, notamment une hausse du Smic.

«Aller chercher les soutiens au cas par cas»

Finalement, ce projet d'union nationale n'a reçu de soutien franc que de la part d'alliés du chef de l'Etat. Sans y croire totalement, François Bayrou (Modem) a évoqué une «co-responsabilité», estimant «qu'on peut, tout en étant différent, et même en étant divergents, être responsable».

«Nous allons devoir constituer une grande coalition (...) avec des gens qui spontanément n'ont pas envie de travailler ensemble, avec des gens qui se sont engagés sur des programmes différents, avec des gens qui se sont critiqués», a réagi de son côté l'ex-Premier ministre et président d'Horizons, Edouard Philippe.

Il doit d'ailleurs être reçu par Emmanuel Macron ce mercredi, de même que les représentants d'EELV et LFI, Julien Bayou et Mathilde Panot. Sachant que le chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a déjà fait savoir qu'il était opposé à un gouvernement d'union nationale, dont les chances d'aboutir semblent donc s'amenuiser.

D'après Fabien Roussel, Emmanuel Macron envisage «d'aller chercher les soutiens au cas par cas», si l'union nationale est impossible. Appelant à «avoir beaucoup d'humilité et de responsabilité» dans cette période difficile, le député PCF s'est réjoui : M. Macron «va devoir composer avec l'ensemble des forces politiques». 

Ailleurs sur le web