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Nucléaire : les agents des centrales rejoignent le mouvement de grève pour une hausse des salaires

Les agents des centrales nucléaires protestent et réclament eux aussi des augmentations de salaire. Plusieurs centrales voient même leurs réacteurs arrêtés. D'autres pourraient se joindre au mouvement dans les prochains jours.

Ils rejoignent le mouvement. Plusieurs centrales nucléaires connaissent désormais des mouvements de grève pour une hausse des salaires. Au total, ce sont cinq sites nucléaires qui sont impactés par la grève de ses agents et huit réacteurs sont arrêtés.

En effet, à travers ce mouvement social, les agents comptent réduire les capacités de production des réacteurs et bloquer les travaux de maintenance, aussi appelés «arrêts de tranche».

«Cette grève est par rapport aux salaires. On n’a pas la compensation de l’inflation», a affirmé à CNEWS le représentant FNME-CGT pour la division de production nucléaire Thomas Plancot.

À Bugey (Ain), la direction de la centrale nucléaire a estimé que «ces actions pourraient avoir un impact sur la puissance électrique sur le réseau».

À Gravelines (Nord), les employés, en grève à l'appel de FO et de la CGT pour réclamer une augmentation de 5% de leur salaire brut, ont menacé ce mercredi soir de retarder le raccordement au réseau d'un des six réacteurs de 900 MW, qui sera arrêté ce week-end pour maintenance annuelle et doit être relancé avant la fin de l'année.

Les centrales de Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche) et Cattenom (Moselle) sont aussi touchées par ces grèves qui retardent, pour certaines, les tests préalables à leur remise sur le réseau après des opérations de maintenance prévues ou des travaux afin de résoudre des problèmes de corrosion, alors que la France connaît une situation très tendue à l'approche de l'hiver, avec une large part du parc nucléaire qui est indisponible.

Michel Chevalet, journaliste scientifique CNEWS, a estimé que cette grève des agents des sites nucléaires pourraient avoir un impact sur les transports.

«On entre dans un processus, une espèce d’escalade syndicale. Ce qui se passe dans le demande du pétrole va se passer dans le domaine de l’électricité et touchera peut-être la SNCF ou la RATP», a-t-il dit.

Des avancés notables mais insuffisantes

Au niveau de la branche, après des mois de bras de fer, le patronat des industries électriques et gazières et les syndicats sont parvenus le 6 octobre à un accord soumis à signature jusqu'à lundi, qui prévoit notamment une augmentation de 3,6% du salaire national de base sur 2022 et 2023, dont 2,3% au titre de 2023.

Des avancées «notables mais loin d'atteindre les revendications», notamment de la FNME-CGT, a indiqué son secrétaire fédéral Fabrice Coudour.

«Comme c'est un accord de branche, il y aura des négociations en entreprise derrière», a-t-il ajouté, précisant ainsi l'objet de ces mouvements de grève.

La CGT demandait notamment le rattrapage de l'inflation et a rappelé, par la voix de Fabrice Coudour, qu'il était au mois d'août autour de 6%.

Il n'y a «pas de tendance qui se dégage pour l'instant» de la consultation de la base par les syndicats CGT des industries électriques et gazières, pour savoir si cet accord sera ratifié par le syndicat, a conclu le secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

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