Soudan : des milliers de manifestants dans la rue pour défendre la «révolution»

Par , Mis à jour le Publié le

Des milliers de personnes sont descendues ce dimanche dans les rues de la capitale et de plusieurs villes du Soudan. Les manifestants ont répondu à l’appel du principal mouvement de la contestation qui veut faire pression sur les généraux au pouvoir et qui réclame un pouvoir civil.

À Khartoum, la police a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes sur les centaines de manifestants qui marchaient en direction du palais présidentiel.

Une contestation née en décembre d'une colère contre le triplement du prix du pain dans un contexte de crise économique. La contestation avait pris la forme, à partir du 6 avril, d'un sit-in devant le quartier général de l'armée à Khartoum pour réclamer le départ d'Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans.

Après sa destitution par l'armée le 11 avril, les milliers de protestataires avaient refusé de lever le camp, réclamant le transfert du pouvoir aux civils, jusqu'à leur sanglante dispersion le 3 juin.

Il s'agit d’ailleurs du plus grand rassemblement dans la capitale depuis cette dispersion devant le QG de l'armée à Khartoum, qui avait fait des dizaines de morts.

Avant les manifestations de dimanche, l'Union européenne a affirmé qu'il était «du devoir du Conseil militaire d'assurer la sécurité de tous et de s'abstenir de tout recours à la violence contre les manifestants». Pour Amnesty International, «le conseil militaire ne doit pas laisser le pays glisser vers plus de répression. Le monde observe».

Mais au moins cinq manifestants auraient été tués dans les rassemblements massifs du dimanche 30 juin. 

Quatre morts ont été rapportés à Omdourman, ville voisine de la capitale Khartoum, et une cinquième victime --tuée «d'une balle dans la poitrine»-- dans la ville d'Atbara, dans le centre du pays, a indiqué un comité de médecins proche de la contestation sur son compte Twitter, sans détailler les circonstances des décès à Omdurman.

Ailleurs sur le web