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Des bots russes pro-armes ont envahi Twitter après la fusillade de Parkland

Le contenu le plus partagé par les bots serait un article de Politifact, daté de 2014, qui remet en question un argument anti-armes[LOIC VENANCE / AFP]

Au lendemain de la fusillade de Parkland dans une école de Floride qui a fait 17 morts, les faux comptes russes de propagande ont été particulièrement actifs sur Twitter.

Comme le rapporte Wired, des organisations qui s'occupent de traquer les bots (des comptes Twitter automatiques, aussi appelés robots) sur le réseau social, ont décélé une forte activité de la part de profils liés à des campagnes d'influence russes antérieures. C'est le cas de Hamilton 68, un site créé par l'alliance pour la sécurisation de la démocratie qui décortique les publications Twitter les plus populaires.

Ainsi, dès le lendemain de la fusillade, «les termes relatifs aux tirs ont dominé les hashtags et les sujets tendance du site, notamment Parkland, guncontrolnow (contrôle des armes maintenant en français, ndlr), Florida (Floride, ndlr), guncontrol (contrôle des armes, ndlr), et Nikolas Cruz, le nom du tireur présumé. Les sujets les plus populaires sur le réseau des robots incluaient shooter (le tireur, ndlr), NRA (association américain pro-armes, ndlr), shoot (le tir, ndlr), Nikolas, Florida (Floride, ndlr) et teacher (l'enseignant, ndlr)», relève le média. 

D'après Hamilton 68, le contenu le plus partagé par les bots est un article de Politifact, daté de 2014, qui remet en question des statitstiques citées par les militants en faveur du contrôle d'armes sur les fusillades ayant eu lieu dans des écoles américaines. L'article qui n'est pas actuel est utilisé pour décrédibiliser l'argument de l'explosion du nombre de fusillades de ce type depuis quelques années, outre-Atlantique. 

Semer la zizanie dans le débat public

Un autre contenu de propagande largement diffusé par des bots est celui du compte Instagram du tireur présumé mettant en avant son caractère déséquilibré avec des photos de l'intéressé tenant des armes, ainsi qu'une capture d'écran d'une recherche effectuée sur Google de l'expression «Allahu Akbar».

D'après Wired, «montrer des loups solitaires avec des liens terroristes potentiels est une stratégie commune des groupes pro-armes afin de démontrer qu'une nouvelle loi sur les armes n'aurait pu empêcher leurs actions». 

Wired ajoute que des bots s'affairent également à promouvoir les arguments anti-armes à feu afin de semer la zizanie dans le débat public, et de donner de l'ampleur aux divisions profondes de la société américaine

«Cela leur permet ensuite de pousser des contenus qui sont plus directement liés à l'agenda géopolitique du Kremlin», estime Bret Schafer, analyste de recherche à l'Alliance pour la sécurisation de la démocratie, interrogé par le site. «Je ne pense pas que le Kremlin se soucie d'une manière ou d'une autre si nous adopteront des lois plus strictes sur le contrôle des armes à feu», ajoute-t-il. «C'est utilisé comme appât, fondamentalement.»

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