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La Russie teste son propre Internet, pour survivre en cas de cyberguerre

[Y.Schreiber / AFP]

Un réseau Internet «souverain» pour survivre en cas de cyberguerre. Voici ce que la Russie expérimente à partir de ce lundi 23 décembre, a annoncé le ministère russe des communications.

Alors que la plupart des grands serveurs mondiaux se trouvent situés aux Etats-Unis et en Europe, la Russie souhaite gérer son réseau maison, afin de protéger son propre segment et de pouvoir conserver ses capacités d'action si un conflit venait à désactiver les connexions internationales. L'idée est ici de réorganiser le trafic internet de manière à réduire la quantité de données transmises via l'étranger, précise le Kremlin.

Les utilisateurs du net ordinaires «ne vont même pas remarquer que ces tests sont en cours», a assuré le porte-parole du ministère, Evgueni Novikov. A terme, cette expérimentation devrait notamment permettre aux services de l'Etat et au réseau bancaire russe de «fonctionner même en cas de guerre ou de cyberattaques massives», précise-t-on. Une loi, controversée, prise en ce sens en novembre dernier invite les fournisseurs d'accès à installer sur leurs réseaux d'ici à 2021 (année des prochaines législatives en Russie) une infrastructure spéciale fournie par les autorités, dont la nature n'a pas été révélée.

«Ne pas isoler l'Internet russe»

En cas de crise majeure, le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, aura notamment la possibilité de faire basculer le trafic national sous son «contrôle centralisé». Concrètement, il pourra bloquer directement tout site ou contenu.

Face aux craintes soulevées par un tel pouvoir, les autorités russes affirment qu'il ne s'agit pas d'isoler l'Internet russe ou de se donner les moyens d'une censure généralisée. «L'Internet libre et l'Internet souverain sont deux notions ne se contredisent pas. Nous avons nos ressources qui peuvent être activées pour qu'on ne soit pas coupés de l'Internet»», a expliqué le président russe Vladimir Poutine, lors de sa conférence de presse annuelle la semaine dernière.

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