Pièce centrale de l’exécutif, l'actuel porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a confirmé qu'il était candidat. Le choix de la fidélité, pour Emmanuel Macron.
En cours d’adoubement. Porte-parole du gouvernement et proche du chef de l’Etat, Christophe Castaner a confirmé hier qu’il briguera la direction de La République en marche, le 18 novembre prochain.
Une candidature appuyée, sans surprise, par Emmanuel Macron, et qui sonne comme une récompense pour des années de loyauté et de travail en commun. Si Castaner doit encore réunir ses parrainages avant le 2 novembre, sa victoire au poste de délégué général du parti semble déjà toute tracée.
Un fidèle de la première heure
Issu du PS, Christophe Castaner, 51 ans, fait partie du premier cercle d’Emmanuel Macron. Il l’a rencontré – et soutenu depuis – en devenant, en 2015, rapporteur de la loi éponyme, portée par celui qui était alors ministre de l’Economie. Le député des Alpes-de-Haute-Provence, réélu en juin, s’est ensuite imposé comme une figure de la campagne présidentielle. Une posture facilitée par la mise au ban de Richard Ferrand, visé par une enquête judiciaire.
Porte-parole de Macron, Castaner est logiquement devenu celui du gouvernement en mai. De la réforme du Code du travail au bilan des cent premiers jours à l’Elysée, en passant par la loi sur la moralisation de la vie politique, il est toujours monté au créneau pour défendre l’action de l’exécutif. Même lorsqu’il s’agissait de désamorcer des polémiques, telles que la baisse des APL, les propos sur les «fainéants», l'affaire Pénicaud, ou encore la démission du général de Villiers.
Une assise territoriale
Porte-voix face aux caméras, Christophe Castaner l’est aussi face aux élus, comme secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement. A ce titre, il est amené à motiver les troupes.
Autant de faits d’armes qui l’ont fait gagner en notoriété, faisant de lui le candidat idéal pour représenter LREM. Non seulement Castaner est soutenu, selon lui, par «la base des militants», mais il bénéficierait surtout, en tant que maire de la petite commune de Forcalquier pendant plus de quinze ans, d’un fort ancrage local.
Contrairement au secrétaire d’Etat à l'Economie, Benjamin Griveaux, un temps pressenti pour présider le parti, l’élu de terrain viendrait ainsi casser l’image d’un mouvement «parisianiste», évoque-t-on parmi ses soutiens.
Mandaté pour incarner le parti
S’il est élu, Christophe Castaner devra faire de LREM une organisation vraiment structurée. Et ce, pour «combler le déficit d’incarnation» du parti, relève le directeur adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi. Il devra notamment, ajoute-t-il, prêcher une «parole différente» de celle de l’exécutif, afin de «ne pas apparaître comme un parti godillot».
D’autant que le «marcheur» en chef sera amené à débattre avec les autres ténors politiques, comme Jean-Luc Mélenchon (LFI) ou Laurent Wauquiez, favori pour diriger Les Républicains. Très jeune, et dépossédé de son fondateur devenu président, le parti demeure, aux yeux des Français, «une page blanche à écrire», selon Frédéric Dabi. Avec Castaner qui tient la plume ?