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Zoom, distanciation, assiettes individuelles... Comment les experts santé vont-ils passer les fêtes de fin d'année ?

On a souhaité savoir comment les experts santé ont prévu de célébrer le réveillon de Noël et celui de la Saint-Sylvestre.[©Photo by MEAX PROD on Unsplash]

Effectifs réduits, gestes barrières, couvre-feu... Face au risque de rebond épidémique à l’occasion des fêtes de fin d’année, il va falloir mettre en place une organisation inédite pour concilier retrouvailles et restrictions sanitaires.

Alors que la course aux préparatifs est lancée, on a souhaité savoir comment, de leur côté, les experts santé (infectiologue, épidémiologiste…), qui œuvrent depuis des mois, chacun à leur manière, pour tenter d’endiguer la pandémie Covid-19, ont prévu de célébrer le réveillon de Noël et celui de la Saint-Sylvestre.

Comptent-ils respecter la règle des six adultes à table ? Réveillonner auprès de leurs aînés ? Ou bien faire carrément l'impasse sur les festivités ?

Pour Eric Caumes, infectiologue à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, la prudence sera le maître mot des fêtes. Le spécialiste à l'intention de passer Noël en Vendée, en comité très restreint. Le soir du 24 décembre, il sera uniquement entouré de «ses deux derniers enfants».

Chacun ses amuse-bouches...

Et pour limiter au maximum les risques de contamination, il leur a demandé «de ne pas s’exposer la semaine précédant Noël» car «nous allons passer une semaine de vacances ensemble», explique-t-il. 

Exceptionnellement, il ne sera donc pas physiquement auprès «de ses autres enfants et de ses petits-enfants», mais pas question pour autant de ne pas les voir. Pour maintenir le lien malgré tout, il a prévu d’organiser une réunion de famille grâce à l’application de visioconférence Zoom.

Alors que le virus circule toujours activement sur le territoire, Daniel Camus, épidémiologiste à l’Institut Pasteur de Lille, respectera lui aussi scrupuleusement la «règle des six» préconisée par le gouvernement.

«Pour une fois, on ne sera pas tous ensemble. On a décidé de faire deux groupes, et il n’y aura pas plus de six adultes lors du repas», assure-t-il, précisant que la table est «suffisamment grande, donc on aura au moins un mètre entre chaque personne».

Il a également déjà tout prévu pour le service. «Pour l’apéritif, souligne Daniel Camus, on va faire des assiettes individuelles». Afin d’éviter que les invités piochent dans le même bol, «chacun aura un petit assortiment d’amuse-bouches». 

De son côté, Jacques Izopet, virologue, chef du service au laboratoire de virologie au CHU de Toulouse, n’envisage pas de mettre en place des règles spécifiques pour le repas : «On est déjà tous sensibilisé à l’hygiène. On respectera la distanciation physique et les gestes barrières». Des mesures, estime-t-il, «suffisamment efficaces pour prévenir tout risque de transmission.»

avec ou sans les aînés à Noël ?

En revanche, il s’est organisé «pour respecter l’effectif préconisé». Mais en raison du contexte sanitaire, une personne particulièrement chère à son cœur ne fera pas partie des invités le soir du 24 décembre : sa maman. Et pour cause. «C’est une personne âgée, elle est donc plus fragile face au Covid-19», rappelle-t-il.

Il sera auprès d’elle uniquement le 25 décembre, pour le déjeuner. Pour la protéger, «on gardera nos distances, on portera un masque en dehors du repas, et on veillera bien à ce qu’elle soit installée en bout de table».

D’autres au contraire, n’envisagent pas de passer le réveillon sans leurs aînés, ni de respecter la règle arbitraire des six adultes autour de la table, si ces derniers en ont décidé autrement, à l’image de Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique.

L'immunologue explique en effet que, chez lui, «les grands-parents décideront des règles en toute conscience». Selon leur choix, «nous serons 3, 6 ou 13, mais ils ne resteront pas seuls». Ils diront également «s’ils souhaitent embrasser leurs arrière-petits-enfants, ou non».

Une chose est sûre, «il n’est pas question de les jeter dans l’arrière-cuisine avec une demi-bûche en guise de viatique», lance le professionnel. Même chose pour les jeunes, «il n’est pas question de les oublier».

«Leur ciel ne cesse de s’alourdir, déchiqueté par des bouffeurs d’espoir qui n’osent plus que les ‘montrer du nez’, terrifiés qu’ils sont de les voir si vivants. Les enfants feront également la fête avec nous», a-t-il conclu.

Pas de grandes célébrations pour le 31

Pour le 31, Jacques Izopet sera chez lui, avec des amis. «On s’est déjà organisé, et on sera 5, pas plus», précise-t-il. Eric Caumes et Daniel Camus, quant à eux, feront l’impasse sur le réveillon du Nouvel An et les amis. Une décision liée notamment à la mise en place du couvre-feu ce soir-là, à partir de 20 heures.

S’organiser dans ces conditions étant trop compliqué, l’épidémiologiste à l’Institut Pasteur de Lille retrouvera ses proches uniquement le lendemain, le 1er janvier, à son domicile. «Il y a aura 5 adultes et 2 enfants. Mais il n’y aura pas de retrouvailles entre amis, ajoute-t-il. «Je serai uniquement entouré de ma famille».

Pour Eric Caumes, c’est une soirée en amoureux qui se profile. «Il n’y aura que deux personnes, ma femme, et moi», confie l’infectiologue.

D’une part car avec le couvre-feu, «rien n’est facile», et d’autre part parce que d’une manière générale les fêtes «ne l’intéressent pas», et qu’il a l’habitude de ne pas célébrer l’arrivée de la nouvelle année en raison de ses obligations professionnelles.

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