Après la diffusion par le Rassemblement national d’un tract dénonçant les mineurs isolés étrangers comme «responsables de l’explosion de l’insécurité» dans le pays, une centaine d'avocats ont signalé ce fait à la justice.
«Plutôt que de financer les mineurs isolés étrangers, (...) nous investirons davantage dans l'éducation de nos enfants, le bien-être de nos aînés et l'insertion des personnes en situation de handicap», est-il notamment écrit sur le document.
Le saviez-vous ? D'après un tract du #RN distribué à #Bonneval (Eure-et-Loir), les migrants sont "responsables de l'explosion de l'insécurité". Ces propos nous paraissent qualifiables d'"injure" La #Licra se saisit juridiquement du dossier. #TousUnisContreLaHaine pic.twitter.com/JHHsZh662R
— Licra (@_LICRA_) May 31, 2021
De quoi faire réagir ces avocats, donc, qui ont demandé à plusieurs parquets d’Ile-de-France d'agir contre ce qu’ils estiment être une «provocation à la discrimination, à la haine à l'égard de ces mineurs à raison de leur origine», a expliqué à l'AFP Emmanuel Daoud, co-rédacteur du signalement.
2.000 à 3.000 mineurs isolés étrangers en France
Selon lui, le prospectus «stigmatise les mineurs isolés comme des délinquants qui coûteraient cher aux collectivités départementales au détriment des Français». «Les procureurs doivent agir», a-t-il affirmé, jugeant qu'il «n'est pas possible que le discours de haine soit banalisé dans l'espace public».
Les parquets saisis peuvent désormais décider d'ouvrir une enquête ou pas. Contacté par l'AFP, le parquet de Créteil a indiqué être en train d'étudier le signalement. Ceux de Nanterre et de Versailles n’avaient pas encore pu confirmer sa réception, au début du week-end.
Selon un rapport parlementaire présenté au mois de mars, entre 2.000 et 3.000 mineurs isolés étrangers sont recensés en France par le ministère de la Justice. Parmi eux, 10% ont déjà commis des actes de délinquance, un chiffre en hausse «tant dans leur fréquence que dans leur violence», avait établi le document.