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Bouclier énergétique, dispositif Pinel, arrêts maladies… Comment le gouvernement compte économiser 10 milliards d’euros

Bruno Le Maire a ouvert ce lundi à Bercy les Assises des finances publiques, avec la Première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal. [JULIEN DE ROSA / AFP]

Le gouvernement a indiqué ce lundi 19 juin avoir identifié «au moins 10 milliards d'euros d'économies» pour permettre à la France de redresser ses comptes et «protéger» le pays «contre la dette».

Bercy veut tourner la page du «quoi qu'il en coûte». Alors que les crises sanitaire et énergétique s'éloignent, l'exécutif a annoncé lundi le retour du sérieux budgétaire et la fin de plusieurs mesures de soutien aux ménages et à l'économie.

«Maintenant que nous revenons à la normale, qui comprendrait que nous continuions à dépenser autant alors que ces deux grandes crises (...) sont derrière nous ?», a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en ouvrant à Bercy les Assises des finances publiques. «Notre devoir collectif désormais est de protéger notre nation contre la dette», a-t-il ajouté. 

Afin de réduire l'endettement et le déficit public jusqu'en 2027, selon une trajectoire plus ambitieuse présentée en avril, «nous avons identifié, notamment avec notre première revue de dépenses publiques, au moins 10 milliards d'euros d'économies», a souligné Bruno Le Maire. 

santé, logement, formation, carburant...

Le gouvernement veut réaliser ces économies sur la santé, en luttant contre l'explosion des arrêts maladie et «les dérives» des dépenses en médicaments, a-t-il détaillé. 

Les aides au logement avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ), pour une économie de deux milliards d'euros à terme, ainsi que le soutien à l'emploi en cette période de chômage bas sont aussi dans le viseur. 

«Quand le taux de chômage diminue, le coût des aides à l'emploi doit diminuer», a également insisté Bruno Le Maire, qui juge «possible» de réduire l'implication de l'Etat dans le financement de l'apprentissage et propose de faire payer en partie aux salariés les formations du compte personnel de formation (CPF).

pas de hausse d'impôts

Autre cible, les avantages fiscaux sur les carburants dont bénéficient certaines professions comme les transporteurs routiers ou les agriculteurs (gazole non routier), alors que la France engage le virage de la transition énergétique. Ils seront supprimés progressivement d'ici à 2030, avec un accompagnement pour permettre à ces professions d'opérer cette bascule. 

Le gouvernement table aussi sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023. 

L'objectif est de réduire à 108,3% du PIB en 2027 le lourd endettement de la France (contre 111,6% fin 2022), qui la range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022). Pour revenir dans les clous, le gouvernement refuse toute hausse des impôts. «Nous ne proposons ni austérité, ni angélisme : nous proposons la responsabilité», a dit Bruno Le Maire.  

retour des régles européennes

Pour le gouvernement, ces mesures sont jugées d'autant plus nécessaires que l'environnement économique se durcit. Suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'Etat. 

Déjà, l'exécutif a multiplié les annonces ces dernières semaines. Il a ainsi gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 (1,8 milliard d'euros) qui seront partiellement annulés, selon Bruno Le Maire, et demandé aux ministères de dégager 5% d'économies, hors salaires, en 2024 notamment pour financer la transition énergétique. 

Mais entre refus d'alourdir la fiscalité, inflation élevée et les tensions sociales autour de la réforme des retraites, la mission du gouvernement s'annonce délicate. La récente promesse d'une réduction d'impôts de 2 milliards d'euros pour les classes moyennes et la nouvelle revalorisation du traitement des fonctionnaires montrent que l'exécutif n'est pas encore prêt à resserrer totalement la vis.

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