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Loi immigration : Anne Hidalgo dit vouloir «refuser de faire le tri» et n'appliquera pas certaines mesures

La Ville de Paris s'était associée mercredi à la fronde de 32 départements de gauche. [REUTERS/Sarah Meyssonnier/File Photo]

La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est exprimée vendredi 22 décembre sur la loi immigration, indiquant qu’elle ira à l’encontre de certaines mesures du texte controversé.

Anne Hidalgo a annoncé vendredi 22 décembre qu’elle saisirait le Conseil constitutionnel avec d’autres collectivités, pour faire invalider la loi immigration.

Pour l’occasion, la maire de Paris visitait les locaux vacants du lycée professionnel Suzanne-Valadon, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Laissé vacant par la Région, l’établissement dont les murs appartiennent à la Ville, a été transformé en lieu d'hébergement d'urgence sous l'impulsion d'Emmaüs Solidarité et du collectif de parents d'élèves «Une école, un toit».

«Nous allons continuer à accueillir de manière inconditionnelle», a promis le directeur général d'Emmaüs Solidarité Lotfi Ouanezar, «très inquiet» du nombre d'enfants à la rue, «2.800 en France, un record».

Plusieurs départements de gauche opposés

Anne Hidalgo a ainsi exprimé son refus de «faire le tri» entre familles et enfants accueillis dans les lieux d'hébergement d'urgence, comme l'y obligerait selon elle le texte controversé, adopté ce mardi 19 décembre.

«Nous sommes heurtés que l'on vienne, par la loi, nous demander de faire le tri. Faire le tri entre les enfants qui pourront dormir ici et ceux qui dormiront dehors», s’est-elle indignée. 

Selon cette loi, toute personne sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) ne peut être hébergée dans un dispositif d’hébergement d’urgence que dans l'attente de son éloignement.

La Ville de Paris, qui est également un département, s'était associée mercredi 20 décembre à la fronde de 32 départements de gauche, qui refusent d'appliquer une disposition du texte qui relève selon eux de la «préférence nationale» pour verser l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). 

Selon la loi, le versement aux étrangers hors Union européenne de cette aide, destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en perte d'autonomie, sous condition de cinq ans de résidence en France, ou deux ans et demi d'activité professionnelle.

«Ca veut dire quoi ? Que 2.000 personnes à Paris, du fait du choix de la préférence nationale, n'auraient plus le droit aux toilettes, aux douches ?», s’est-elle interrogée.

Aussi, la Ville de Paris ne compte pas rehausser ses tarifs de cantine ou de transports pour les étrangers non-européens, comme l’exige cette nouvelle loi.

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