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Autonomie de la Corse : Gérald Darmanin va soumettre le projet constitutionnel aux élus locaux le 26 février

Les élus corses peinent jusqu'ici à s'entendre sur une copie commune. [PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP]

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin appelle Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse à s'accorder avec son opposition de droite pour arriver à un accord avec le gouvernement sur le texte qui donnerait à l'île «une autonomie».

Va-t-on vers une autonomie de la Corse ? Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a invité les élus corses à dîner le 26 février à Paris afin de leur soumettre un projet de texte constitutionnel permettant l'«autonomie» proposée par Emmanuel Macron pour l'île, a-t-il annoncé vendredi au quotidien Corse-Matin.

Le 28 septembre 2023, lors de sa visite en Corse, le président de la République avait donné six mois aux groupes politiques insulaires, des indépendantistes à la droite, pour arriver à un «accord» avec le gouvernement menant à un «texte constitutionnel et organique» qui donnerait à la Corse «une autonomie dans la République».

Mais les élus corses peinent jusqu'ici à s'entendre sur une copie commune, selon une source proche du dossier.

«Pour réformer la Constitution, il faut une écriture constitutionnelle, je ne l'ai pas eue» de la part des élus corses, a regretté vendredi le ministre dans cette interview au quotidien régional, sans cacher son «agacement légitime et calme».

 «Nous prendrons les temps»

Il a donc invité «le 26 février à Paris» Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse, «ainsi que les principaux responsables des familles politiques corses» pour «leur soumettre une rédaction qui sera amendable» du texte constitutionnel.

Le 26 février, «nous prendrons le temps, y compris s'il faut y passer la nuit», ajoute Gérald Darmanin, estimant que la main tendue de l'État est «révolutionnaire».

Le ministre, qui reviendra ensuite «mi-mars» en Corse, appelle Gilles Simeoni à «s'accorder avec son opposition de droite pour avoir une chance au Congrès du Parlement à Versailles», nécessaire à l'approbation du texte.

Un contrôle à une éventuelle autonomie

Pour réussir une réforme constitutionnelle du statut de l'île, il faut que le projet de loi soit voté par l'Assemblée nationale puis le Sénat dans les mêmes termes avant une validation par les trois cinquièmes du Congrès. Gérald Darmanin souligne que s'il n'y avait pas d'accord entre élus corses, «ce ne serait un échec ni pour [lui], ni pour Emmanuel Macron».

Concernant le contenu de son projet de texte constitutionnel, le ministre a souligné qu'il préciserait que «la Corse est une communauté singulière, insulaire, linguistique, culturelle», «qu'il faut prévoir la possibilité (...) que la langue corse soit reconnue à sa juste valeur», qu'il y a une question sur l'éventuel octroi à l'Assemblée de Corse d'une «capacité normative» et un sujet «autour du foncier» avec possiblement un «statut de résidence».

Reconnaissant qu'«il existe des mafias en Corse, plusieurs petites pieuvres concentrées autour de la drogue», Gérald Darmanin estime qu'il fallait «des règles claires» et un contrôle à une éventuelle autonomie pour éviter les «dérives».

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