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Cinq ans après le suicide d’Evaëlle, harcelée au collège, le parquet a requis un procès

Evaëlle, 11 ans, s'est pendue en 2019 après avoir subi du harcèlement au sein de son collège. [© Aurelia MOUSSLY / AFPTV / AFP]

La professeure de français et deux des collégiens impliqués dans le harcèlement moral d'Evaëlle, la jeune fille qui a mis fin à ses jours en 2019, pourraient être renvoyés devant les tribunaux si le juge d'instruction le décide.

La justice poursuit son travail. Le parquet de Pontoise a requis le 12 février le renvoi en procès pour «harcèlement moral» d'une enseignante et de deux camarades de classe d'Evaëlle, collégienne de 11 ans qui s'était suicidée à son domicile à Herblay (Val-d'Oise) en 2019, a appris l'AFP samedi auprès du parquet.

L'éventuelle ordonnance de renvoi en procès, décision du juge d'instruction, pourrait être rendue la troisième semaine de mars, a précisé le parquet de Pontoise, confirmant une information du Monde. Dans ce cas, l'enseignante serait renvoyée devant le tribunal correctionnel et les deux adolescents devant le tribunal pour enfants. Un troisième camarade, mis en examen, a bénéficié d'un non-lieu.

Evaëlle a mis fin à ses jours à l'âge de 11 ans le 25 juin 2019 dans le pavillon familial à Herblay, en grande banlieue parisienne. L'unique issue qu'elle ait trouvée, malgré le soutien de ses parents, pour échapper au harcèlement qui avait commencé à la rentrée 2018. Elle était en sixième.

La direction de l’établissement et l’inspection académique étaient au courant

Pendant des mois, les parents d'Evaëlle avaient pourtant alerté la direction de l'établissement, puis l'inspection académique, sur le harcèlement dont leur fille était victime de la part de camarades et de sa professeure de français, qui aurait selon eux encouragé ces pratiques. 

En raison d'un cartable jugé trop lourd, un conflit s'était noué avec cette enseignante de français qui avait fait d'elle sa «tête de turc», avaient-ils rapporté peu après le drame. La collégienne avait été décrite comme une enfant précoce et joyeuse par ses proches.

Malgré un changement d'établissement scolaire, la jeune fille, suivie alors par un psychologue, avait été de nouveau confrontée au comportement violent d'un camarade dans son nouveau collège, provoquant ainsi son passage à l'acte.

En septembre 2020, l'enseignante de français avait été mise en examen pour «harcèlement sur mineur de 15 ans», et placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'exercer et une obligation de soins en attendant la suite de la procédure. L'Éducation nationale a par ailleurs indemnisé la famille au titre du préjudice moral, selon le rectorat de Versailles, en échange de l'abandon d'éventuelles poursuites envers l’État. 

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