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Un an de présidence Trump: douze mois en douze tweets

Le président américain tweete comme il respire. Le président américain tweete comme il respire.[JIM WATSON / AFP]

Le 8 novembre 2016, Donald Trump était élu président des États-Unis. Celui qui avait marqué la campagne électorale par ses tweets polémiques n'a pas renoncé à cette habitude une fois au pouvoir. Bien au contraire. 

À peine sa victoire officialisée, le magnat de l'immobilier réaffirme haut et fort son agacement vis-à-vis de la presse américaine, et en particulier du prestigieux New York Times, qui a selon lui mal couvert sa campagne. Dans un tweet hargneux, il assure que le quotidien perd de nombreux lecteurs. Une information démentie par la suite par le journal, qui a au contraire assuré avoir multiplié le nombre de ses abonnés. 

À l'approche de son investiture, l'équipe de Donald Trump est peu à peu gagnée par la panique, alors que de nombreuses célébrités affirment dans les médias avoir décliné une invitation à participer ou assister à la cérémonie. Sur Twitter, le président-élu assure au contraire que les stars s'arrachent les tickets pour l'Inauguration Day, mais que lui préfère «le peuple».

À travers ses tweets, Donald Trump révèle une conception du monde divisé entre des gens «supers» et des «méchants». En janvier, alors que son décret migratoire, adopté sans préavis, bloque des centaines de personnes dans les aéroports, il explique ainsi pourquoi il ne l'a pas annoncé en amont: «Si le décret avait été annoncé une semaine à l'avance, les méchants ce seraient précipités dans le pays durant cette semaine. Beaucoup de méchants types là-bas.»

Alors que le décret migratoire qui prive d'accès aux Etats-Unis les ressortissants de sept pays musulmans est mis en cause par la justice, Donald Trump se fend d'un lapidaire «rendez-vous au tribunal, la sécurité de notre nation est en jeu!». Le tout en lettres majuscules, pour un meilleur effet. 

L'hostilité entre le président américain et le monde du spectacle va crescendo, le dirigeant rendant systématiquement coup pour coup à chaque prise de position contre lui. Après avoir vu un clip de Snoop Dog dans lequel figurait une parodie d'exécution d'un clown déguisé en Donald Trump, ce dernier tweete ainsi: «Pouvez-vous imaginer le tollé que ça aurait été si Snoop Dog, avec sa carrière en échec et tout, avait pointé le pistolet sur le président Obama et tiré sur lui? C'est l'heure de la prison!».

Parmi les promesses de campagne de Donald Trump, celle de construire un mur à la frontière mexicaine est l'une des plus emblématiques. Il la défend régulièrement sur les réseaux sociaux, alors qu'elle semble de plus en plus compromise, le Congrès refusant pour l'instant de voter le budget des travaux. Ainsi en avril, il tweete: «Ne laissez pas les faux médias vous dire que j'ai changé ma position sur le MUR. Il sera construit et permettra de mettre fin à la drogue et au trafic d'êtres humains, etc.»

Le 31 mai, Donald Trump met Twitter en émoi avec son sybillin «Malgré la constante négative covfefe», phrase sans signification laissée en suspens toute une nuit. Son tweet a été supprimé depuis, mais il en avait rajouté une couche le lendemain en invitant le public a devine «le vrai sens de covfefe». 

Confronté à la multiplication des enquêtes sur les soupçons d'implication de la Russie en sa faveur durant la campagne présidentielle, Donald Trump n'hésite pas, en mars, a se dire victime de la «seule grande chasse aux sorcières de l'histoire politique américaine». Les descendants des victimes du maccarthysme apprécieront.

Donald Trump utilise également Twitter pour... défendre son usage de Twitter. En juillet, critiqué pour ses sorties incontrôlées sur les réseaux sociaux, il affirme: «Mon usage des réseaux sociaux n'est pas présidentiel. Il est PRESIDENTIEL DES TEMPS MODERNES». 

De fait, Donald Trump fait sauter les canaux de communications traditionnels, prenant souvent de cours sa propre administration pour faire des annonces importantes sur Twitter. Ainsi, en août, alors que la tension monte à la suite de nouveaux essais balistiques nord-coréens, il sème la panique en menaçant Pyongyang de représailles militaires. 

En septembre, Donald Trump se lance dans un bras de fer avec le monde du sport, amenant de plus en plus de joueurs de football américain et de basket à mettre un genou à terre pendant l'hymne national, en signe de désapprobation vis-à-vis de sa politique. Parmi les origines de cette hostilité mutuelle, un tweet où le président retire son invitation à la star de la NBA Stephen Curry, qui avait confié hésiter à se rendre à la Maison Blanche.

Alors que la crise nord-coréenne s'amplifie, Donald Trump trouve un nouveau surnom à Kim Jong-un : «Rocket Man» (l'homme fusée). Et sa réthorique se fait de plus en plus martiale. Dans un tweet, il affirme qu'«être sympa» avec «Rocket Man» ne sert à rien, et que lui n'échouera pas là où Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton ont, selon lui, échoué. 

Jeudi 2 novembre, près d'un an après son élection, le compte de Donald Trump est désactivé durant onze minutes. À l'origine de cette suspension, un employé de Twitter qui effectuait son dernier jour de travail au sein de la firme, et a profité de n'avoir plus rien à perdre pour se permettre une petite plaisanterie. Qu'il en ait eu l'idée révèle l'importance centrale du réseau social dans la communication du président américain. Mais que ses followers se rassurent: son compte a été rétabli, et il a tout de suite recommencé à tweeter. 

 

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