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Coronavirus : crainte d’une contagion dans les camps d'internement des Ouïghours

Le retour du virus dans la région du Xinjiang, où les Ouïghours sont détenus dans des camps, laisse présager le pire pour cette minorité musulmane persécutée. Le retour du virus dans la région du Xinjiang, où les Ouïghours sont détenus dans des camps, laisse présager le pire pour cette minorité musulmane persécutée. [GREG BAKER / AFP]

La Chine a fait état ce mardi de 68 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures, soit la plus forte hausse journalière depuis la mi-avril. La plupart d'entre eux (57) ont été recensés dans la région du Xinjiang, où environ un million de Ouïghours sont détenus dans des camps d'internement selon des ONG, faisant craindre une propagation du virus à l'intérieur de ceux-ci.

Mais impossible de connaître la réalité de l'épidémie dans ces camps de rééducation politique extrêmement secrets, où les membres de cette minorité musulmane turcophone sont parqués et victimes de maltraitances, ont révélé plusieurs récentes enquêtes. Ce que la Chine nie en bloc, expliquant qu'il s'agit de «centres de formation professionnelle» où les Ouïghours peuvent notamment apprendre le mandarin et s'éloigner de la tentation islamiste.

«Je doute que nous le saurons un jour», admet Anna Hayes, maître de conférences en politique et en relations internationales à l'Université James-Cook en Australie, interrogée par le Guardian. «Mais une transmission communautaire n'est qu'une question de temps, si ce n'est pas déjà arrivé», confesse-t-elle. 

Une plus grande vulnérabilité au Covid-19

Michael Clarke, professeur à l'Université nationale australienne, met en avant dans le Guardian le rôle que peuvent jouer les gardiens de camps dans la transmission du virus aux Ouïghours emprisonnés. Une fois introduit parmi eux, le coronavirus pourait faire des ravages, étant donné l'horreur des conditions d'internement : cellules surpeuplées (jusqu'à 60 selon certains témoignages), manque d'hygiène, nourriture insuffisante, mauvais traitements...

«Tous ces facteurs augmentent la vulnérabilité des gens, et ils sont soumis à une détresse et à une contrainte incroyables qui jouent sur leur système immunitaire. (...) Le simple stress qu'ils subissent augmente les risques de résultats très négatifs s'ils contractent le Covid-19», alerte Anna Hayes. Au début de l'épidémie, des organisations pro-ouïghoures s'étaient déjà inquiétés des conséquences possibles d'une contagion dans ces centres.

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