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Ouïghours : la justice française ouvre une enquête contre des géants du textile

Uniqlo fait partie des marques concernées par l'enquête Uniqlo fait partie des marques concernées par l'enquête. [NICOLAS ASFOURI / AFP]

L'étau se resserre. Fin juin, la justice française a ouvert une enquête qui vise des grands groupes de textiles internationaux pour «recel de crimes contre l'humanité». Ils sont accusés d'avoir profité du travail forcé de la population Ouïghoure en Chine, une minorité musulmane persécutée.

Ainsi, comme l'explique l'Agence France-Presse, confirmant une information de Médiapart, les entreprises Uniqlo France, Fast Retailing (Comptoir des cotonniers, Princesse tam.tam...), Inditex (Zara, Bershka, Pull&Bear...), SMCP (Sandro, Maje...) ou encore le chausseur de sport Skechers sont concernés.

L'enquête a été ouverte au pôle «crimes contre l'humanité» du parquet national antiterroriste (Pnat) suite à une plainte déposée par l'association Sherpa, le collectif Ethique sur l'étiquette, l'Institut ouïghour d'Europe et une Ouïghoure qui a été internée au Xinjiang. D'autres plaintes en Europe avaient été annoncées. 

Avant même le résultat de cette enquête, certaines marques ont décidé de réagir. Contestant «fermement» les qualifications pénales de cette plainte, Inditex a ainsi assuré que «des contrôles de traçabilité rigoureux» menés au sein du groupe «ont permis de vérifier que les allégations provenant de cette plainte sont infondées». Le groupe textile, qui explique appliquer «une tolérance zéro à l'égard de toute forme de travail forcé», dit vouloir «coopérer avec les autorités judiciaires françaises».

Des accusations de génocide

Ce n'est pourtant pas la première fois que les grandes marques du milieu du textile sont pointées du doigt pour avoir profité du travail forcé en Chine. Ainsi, un rapport de l'ONG Australian Strategic Policy avait critiqué l'utilisation de coton en provenance des camps de travail du Xinjiang par un grand nombre de firmes, allant de Nike à Adidas en passant par Puma, Ralph Lauren ou encore Victoria's Secret. Quelques pays ont pris des mesures pour limiter l'import de marchandises ou de cotons soupçonnés d'être tirés du travail forcé, comme le Canada, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. 

Washington n'a d'ailleurs pas hésité à parler de génocide pour qualifier la situation en court dans le Xinjiang. En France, une quarantaine de députés ont déposé une proposition de résolution pour utiliser le même terme pour définir la répression organisée par Pékin. La Chine, en revanche, nie toutes les accusations, expliquant que les Ouïghours sont envoyés dans des «centres de formation professionnelle» de manière à lutter contre le terrorisme islamique. 

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