Une Italienne de 39 ans, jugée pour avoir attaqué des néonazis lors d’une manifestation à Budapest en février 2023, a été présentée enchaînée ce lundi devant un tribunal hongrois. Le gouvernement italien est intervenu.
Les limites de l’acceptable ont été franchies. Le gouvernement italien s’est exprimé ce mardi 30 janvier face au traitement inhumain infligé à l’une de ses citoyennes par la justice hongroise. Ilaria Salis, jugée pour s’en être prise à des manifestants néonazis, a été traînée ce lundi devant le tribunal, mains enchaînées et pieds liés.
Dans les faits, elle a été arrêtée à Budapest en février 2023, à la suite d’une contre-manifestation, en opposition à un rassemblement de néonazis. Accusée de tentative d’agression et de faire partie d’une organisation d’extrême gauche, elle a comparu devant le tribunal aux côtés de ses complices présumés. La prochaine audience de ce procès a été fixée au 24 mai prochain.
Un traitement qui «n’est pas en phase» avec la culture juridique italienne
Les chefs d’accusation portés à l’encontre d’Ilaria Salis ont poussé les procureurs à demander une peine pouvant aller jusqu’à 11 ans d’emprisonnement. Mais selon le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, «cette fois, il me semble que c’est allé trop loin».
Selon lui, il n’est pas question d’interférer dans le système judiciaire hongrois, mais de s’opposer à un traitement inhumain. «Traiter un prisonnier de cette manière semble vraiment inapproprié, pas en phase avec notre culture juridique», a-t-il déclaré.
Ilaria Salis in catene, il ministro Lollobrigida: "Non ho visto, non commento" https://t.co/SPRits9Tll pic.twitter.com/Jez6dyHhn7
— Il Fatto Quotidiano (@fattoquotidiano) January 30, 2024
L’ambassadeur hongrois à Rome a été convoqué par le ministre, en signe de protestation, afin de s’expliquer.
Les prisons hongroises fortement critiquées
Cela faisait plusieurs mois que Roberto Salis, le père d’Ilaria, militait pour une intervention du gouvernement de la Première ministre ultraconservatrice, Giorgia Meloni, dans cette affaire. Également cheffe du parti post-fasciste, Fratelli d’Italia, elle est cependant proche du premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban, depuis des années.
Selon lui, sa fille a été traitée comme «un animal» et dénonce ses conditions de vie qu’il décrit comme étant «inhumaines». Cette prison à sécurité maximale renfermerait des cellules remplies de vermine, avec des pénuries de nourriture et de produits d’hygiène.
Le Conseil de l’Europe avait déjà, par ailleurs, critiqué les prisons hongroises, comme faisant partie des plus surpeuplées du continent.