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Allemagne : qui est Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD aux européennes et interdit de meetings par son propre parti ?

La tête de liste AfD aux élections européennes est persona non grata au sein même de son parti. [REUTERS/Fabrizio Bensch]

A la suite d’une série de dérapages, dont des propos sur les nazis, Maximilian Krah, a été interdit de meetings électoraux par l’AfD, parti d’extrême droite en Allemagne, alors qu’il occupe la tête de liste aux élections européennes.

Une série de dérapages qui ne passent pas. Ce mercredi 22 mai, l’AfD, pour «Alternative pour l’Allemagne», parti allemand d’extrême droite, a décidé d’interdire Maximilian Krah, sa tête de liste aux européennes, de meetings électoraux.

Une décision qui fait suite à de nouveaux propos tendancieux. En effet, celui-ci avait, dans un entretien accordé à La Répubblica samedi dernier, considéré qu’un SS «n’est pas automatiquement criminel», créant une vague d’indignations, y compris parmi les partenaires de l’AfD. Ce mardi, le Rassemblement national a «pris la décision de ne plus siéger avec le parti au Parlement européen.

Des soupçons de financements étrangers

Maximilian Krah s’est souvent retrouvé dans le viseur de la justice. En avril dernier, une enquête était ouverte contre l’eurodéputé sortant à la suite de soupçons de financements russes et chinois. Dans cette affaire, un de ses assistants, suspecté d’être un agent chinois susceptible de transférer des informations, avait été arrêté et entendu par les forces de l’ordre.

«J'ai appris l'arrestation de mon collaborateur, Jian Guo, par la presse ce matin. Je n'ai pas d'autres informations. L'espionnage au profit d'un État étranger est une accusation grave. Si ces allégations se révèlent exactes, Jian Guo cessera immédiatement de travailler pour moi», avait fait savoir Maximilian Krah, en réaction.

La proximité de l’eurodéputé avec la Russie pose également des problèmes. Pour rappel, Maximilian Krah avait fêté ses 43 ans avec l’oligarque Viktor Medvedtchouk, proche de Vladimir Poutine.

Un soutien d’Eric Zemmour

Membre de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), force de centre-droite, Maximilian Krah a rejoint l’AfD en 2016. Une force politique semblant plus proche de ses idées.

L’eurodéputé ne cache pas son opposition à l’avortement, mais aussi aux revendications LGBT.

La tête de liste aux européennes se montre également hostile à l’immigration et dénonce, comme Marion Maréchal, «l’islamisation de l’Europe». Maximilian Krah soutient également la théorie du «grand remplacement», défendu par Eric Zemmour.

Lors de la présidentielle française de 2022, il avait d’ailleurs été suspendu de son groupe au Parlement européen pour avoir soutenu Éric Zemmour, et non Marine Le Pen.

«Un problème» y compris pour son parti

Les prises de position et les sorties de Maximilian Krah sont un problème au sein même de l’AfD. Désormais déclaré persona non grata, celui-ci avait même été convoqué par Alice Weidel, coprésidente du parti, qui lui avait confié qu’elle considérait que la tête de liste était elle-même «un problème».

A la suite d’une série de polémiques, l’AfD est désormais créditée d’environ 15% d’intentions de vote, reléguée à la deuxième, troisième, voire en quatrième position en Allemagne.

Une dynamique qui pourrait être amenée à continuer à chuter, alors que des membres du parti s’attendent, potentiellement, à «d’autres révélations» impliquant Maximilian Krah.

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