En direct
A suivre

FFF : un premier membre du comité exécutif démissionne

Jamel Sandjak, président de la Ligue de Paris-Île de France, a démissionné de son poste au comité exécutif de la FFF. [GABRIEL BOUYS / AFP]

En pleine crise institutionnelle, la Fédération française de football va perdre un de ses membres. Jamel Sandjak, président de la Ligue Paris-Île de France, démissionne de son poste au comité exécutif.

Il est le premier membre du Comex à présenter sa démission. Jamel Sandjak a quitté ses fonctions au sein de la Fédération française de football le jeudi 23 février, à quelques jours d’une réunion décisive quant à l’avenir de Noël Le Graët. Le président de la Ligue Paris-Île de France a expliqué son choix à travers un communiqué : «Élu pour participer à un projet collectif, je ne peux, aujourd'hui, que faire le constat de notre impuissance à nous projeter vers les défis de demain. Fidèle aux principes et aux valeurs qui ont forgé mes engagements (...) j'ai décidé aujourd'hui (jeudi) de présenter ma démission du comité exécutif». 

L’ancien opposant de Noël Le Graët, qu’il avait finalement rejoint lors de la dernière élection à la FFF en 2021, estime qu’il a «pu, à de nombreuses reprises, apporter une lecture contradictoire, fertile et malheureusement parfois minoritaire sur des sujets sportifs ou sociaux majeurs».

S’il est le premier membre à présenter sa démission, d’autres pourraient également suivre cette démarche. En cas de maintien de Noël Le Graët à la tête de l’instance, Eric Borghini, président de la Ligue de Méditerranée, envisagerait de suivre son confrère. L'une des options, si le dirigeant breton ne démissionne pas de lui-même lors de la prochaine réunion, est de voir son comité exécutif démissionner collectivement. Il faudrait pour cela que sept de ses 14 membres présentent leur démission, ce qui entraînerait le départ de Le Graët et la tenue de nouvelles élections. 

Une crise d'une ampleur sans précédent à la FFF

Cette décision n’arrive pas par hasard. Depuis plusieurs mois, la «3F» et son président Noël Le Graët sont pointés du doigt par les instances gouvernementales, notamment par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, pour des problèmes d’ingérence interne et des comportements déplacés. 

Le 15 février dernier, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a rendu un rapport d’audit accablant pour la FFF après plus de quatre mois d’enquête. Le compte-rendu pointe en particulier la gestion de Noël Le Graët, dont les «dérives de comportement sont incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée». Mis en retrait de son poste depuis le 11 janvier dernier et appelé par la ministre des Sports à prendre «les bonnes décisions  sur son avenir», le Breton de 81 ans fait également l’objet d’une enquête pour harcèlement moral et sexuel. Son avenir au sein de la «3F», auquel il s’accroche, sera au centre de la prochaine réunion du Comex le mardi 28 février. 

Outre le cas de Noël Le Graët, Florence Hardouin, directrice générale de l’instance, a également été pointée du doigt avec le rapport de l’audit de l’IGESR. Mise à pied depuis le 11 janvier dernier, elle ne s’est pas présentée à son entretien préalable à un probable licenciement auquel elle était convoquée le 21 février. Un comité exécutif de la FFF a été organisé hier matin en visio-conférence pour décider de l’avenir de la dirigeante. La réunion a confirmé son départ et une lettre de licenciement va bientôt lui être envoyée. 

En pleine crise institutionnelle, la Fédération française de football va également devoir faire face à une situation inédite en Équipe de France féminine. Le vendredi 24 février, trois joueuses majeures des Bleues ont annoncé sur leurs réseaux sociaux leur retrait de la sélection nationale. Wendie Renard, capitaine emblématique aux 142 sélections, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani souhaitent prendre du recul vis-à-vis des Bleues, dénonçant le management de la sélectionneuse Corinne Diacre, qui a toujours été soutenue par Noël Le Graët. 

La joueuse de l'Olympique Lyonnais affirme prendre cette décision pour «préserver sa santé mentale» et qu’elle ne «peut plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau». Un séisme à seulement cinq mois de la prochaine Coupe du Monde qui aura lieu en Australie et Nouvelle-Zélande. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités