En direct
A suivre

FFF : dérives de comportement, SMS à caractère sexuel, consommation d’alcool… Noël Le Graët accablé par la mission d’audit

Noël Le Graët a été mis en retrait de la présidence de la FFF le 11 janvier dernier. Noël Le Graët a été mis en retrait de la présidence de la FFF le 11 janvier dernier. [Baptiste Fernandez/Icon Sport]

La synthèse de la mission d’audit sur la FFF accable Noël Le Graët, mis en retrait de la présidence de l'instance le 11 janvier dernier et dont les «dérives de comportement sont incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée».

Un rapport accablant. La synthèse de la mission d’audit menée au sein de la FFF n’est pas tendre avec Noël Le Graët. Bien au contraire. Elle pointe les «dérives de comportement» du président de la Fédération française de football, qualifiées d’«incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée».

Mais ce n’est pas tout. Le document de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) met également en lumière des «prises de position publiques déplacées» du dirigeant âgé de 81 ans, ainsi qu'un «comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes», à travers des «propos et SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres», et destinés à «des femmes placées sous son autorité et/ou dans une relation de dépendance».

Plus d'une centaine de témoignages recueillis

Les auditions menées par les inspecteurs, qui ont recueilli plus d’une centaine de témoignages durant les quatre mois et demi d’enquête, ont également «mis en évidence que le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d’alcool». «Ce comportement ne peut pas être considéré comme respectueux de la dignité de ces personnes et n’est pas conforme non plus à l’obligation d’exemplarité attendue de la part d’un président de fédération délégataire», souligne le rapport.

Et s’ils reconnaissent qu’il «jouissait d’une image très positive dans le monde du football, après avoir redressé les finances de la FFF et modernisé son organisation au service d'une dynamique sportive positive», les inspecteurs estiment in fine que Noël Le Graët, mis en retrait de la présidence de l’instance le 11 janvier dernier, «ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français».

Le constat est identique pour la directrice générale Florence Hardouin, mise à pied le mois dernier. Le rapport insiste sur «les méthodes brutales et le comportement jugé erratique» de cette dernière, qui «ne lui permettent plus d’exercer une autorité reconnue» en dépit de «compétences affirmées». La relation entre Noël Le Graët et Florence Hardouin a par ailleurs été qualifiée de «toxique».

Ce rapport définitif devrait pousser le Comité exécutif de la FFF à se réunir dans les plus brefs délais (d’ici à la fin de la semaine ?) pour tirer les conclusions nécessaires, avec au cœur des discussions l’avenir de Noël Le Graët, également visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte à la suite d’un signalement fait par les inspecteurs.

Une chose est sûre, pour la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui a diligenté cet audit, «le statu quo est impossible». «Noël Le Graët est un homme de décision, j’espère qu’il prendra les bonnes pour la Fédération, mais aussi pour lui-même. D’autres voies existent s’il ne le fait pas», a ajouté la ministre, invitant clairement Noël Le Graët à quitter la FFF dont il est à la tête depuis 2011.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités